• Un rapport sénatorial alerte ce jeudi sur une hausse des absences d’enseignants en France.
  • Des heures de cours non remplacées qui ont augmenté de 49% dans le premier degré et de 93,2% dans le second degré entre 2018 et 2024.
  • Le document appelle ainsi à « revoir la politique » de remplacement des professeurs pour « diminuer les heures perdues ».

En moyenne, une classe perd « près de 4,3% d’heures de cours sur une année ». Ce sont les conclusions d’un rapport sénatorial, publié jeudi 12 juin. Selon le document, intitulé « Des enseignants de plus en plus irremplaçables : une politique à revoir », l’auteur, le sénateur de l’Oise, Olivier Paccaud (LR), pointe « des absences en hausse des enseignants », même si leur « taux moyen d’absence » est « moins élevé de 13% que celui des salariés du privé ». 

Ce sujet est « une source d’inquiétude importante pour les familles », a souligné le sénateur, rapporteur spécial pour les crédits de l’enseignement scolaire, lors d’une conférence de presse. Il « représente par ailleurs un coût élevé pour le ministère de l’Éducation », a-t-il ajouté.

« Optimiser » l’organisation du remplacement

Dans le premier degré, 7,5 millions de demi-journées d’absence ont été comptabilisées en 2023-2024, en augmentation de 17,4% par rapport à 2018, détaille-t-il. Dans le second degré public, 17,4 millions de journées d’absence de longue durée (de plus de 15 jours) sont comptabilisées, en augmentation de 15,6% par rapport à 2018. Le nombre d’absences non remplacées a augmenté de 49% dans le premier degré et de 93,2% dans le second degré (absences de longue durée) entre 2018 et 2024. 

Selon les données récoltées, le coût budgétaire de ces non-remplacements s’élève à « près de quatre milliards d’euros » en crédits liés au remplacement, selon le rapport, en hausse de 33% par rapport à 2017. Or la part d’enseignants mobilisables pour des missions de remplacement, « stable » dans le premier et second degré depuis 2018 (à environ 10,9% des enseignants du premier degré et 2,5% de ceux du second degré), est « insuffisante », pointe-t-il. 

Les contractuels représentent en outre « une part importante et croissante » du vivier de remplaçants (17% dans le premier degré et 46% dans le second degré), une situation qui n’est « pas viable » pour le sénateur. Olivier Paccaud appelle donc à « diminuer les heures perdues de scolarité », par exemple en faisant en sorte que les formations soient assurées en dehors des heures de cours. Il propose aussi « d’optimiser l’organisation du remplacement », en augmentant les viviers de remplaçants. « C’est ma recommandation principale », a-t-il dit. Autre recommandation : « Améliorer l’attractivité de la fonction de remplaçant », en leur attribuant par exemple un « bonus » de points dans le barème pour les mutations.

A.B. avec AFP

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