Les récentes baisses du taux directeur des banques centrales apportent un nouveau souffle à divers placements financiers, tels que les obligations, les actions et l’immobilier.
Découvrez comment vous pouvez en tirer profit pour optimiser votre épargne et vos investissements.

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Bien gérer son épargne

Les banques centrales fixent la valeur de leur monnaie à l’aide d’un taux directeur. Sur les marchés financiers, l’évolution de ce taux de dépôt joue un rôle fondamental et impacte les différents placements.

En septembre, la Banque centrale européenne (BCE) a baissé d’un quart de point son taux directeur. Le taux de dépôt atteint désormais 3,50 %, contre 4 % en début d’année. D’après les macroéconomistes, le cycle ne fait que commencer : certains analystes prévoient que la BCE baissera son taux de dépôt jusqu’à 2,50 % fin 2025. Bruno Séjourné, directeur de l’École supérieure d’économie et de management des patrimoines (Esemap) à l’université d’Angers, ne dit pas autre chose : « La BCE va progressivement baisser son taux directeur, quart de point par quart de point avec sûrement des subtilités en fonction de l’évolution de l’inflation. »

Cette baisse devrait faire chuter la rémunération des comptes à terme et des livrets A, de développement durable et solidaire (LDDS), jeune ou d’épargne populaire (LEP) . « Le gouvernement laisse toujours une petite prime à l’épargnant. Aujourd’hui, ce taux reste au-dessus de son mode de calcul. Mais en février prochain, il devrait chuter autour de 2,50 % », pronostique Bruno Séjourné. Conséquences, le livret A devrait progressivement devenir moins rémunérateur que les fonds en euros des assurances-vie ou des plans d’épargne-retraite, des obligations ou des investissements immobiliers.

Les obligations à la fête

Les placements à long terme profitent davantage de cette baisse des taux directeurs. Les obligations consistent à prêter de l’argent à une entreprise ou à un État pour le financer ou l’aider à réaliser un projet précis. La baisse de la valeur de l’argent renchérit la demande sur ces placements à long terme (de 5 à 10 ans). Conséquences, les taux des obligations restent attractifs. Les obligations crédit, émises par des entreprises, pourraient tirer leur épingle du jeu.

Les actions dans l’attente

Traditionnellement, les marchés d’action profitent de la baisse des taux directeurs. Les entreprises voient le poids de leur dette fondre. De quoi stimuler l’investissement et favoriser la solidité des entreprises. « Pour l’instant, cette tendance ne se vérifie pas sur les marchés français. Le niveau de cours du CAC40 tourne autour des 7 500 points et reste proche des plus hauts historiques. Cela ne ressemble pas beaucoup à des points d’entrée. Les risques géopolitiques influencent également le cours des marchés boursiers », analyse Bruno Séjourné. Malgré tout, les bourses transatlantiques ont déjà pris le pli et des secteurs restent porteurs : « Certaines entreprises connaissent une forte croissance. Mais la gestion du portefeuille demande un peu de travail et d’analyse. Vous pouvez laisser un spécialiste le gérer à travers des fonds », conseille le chercheur.

L’immobilier dans les starting-blocks

Si vous projetez d’acheter un logement , la baisse des taux directeurs vous offre de belles perspectives. Emprunter coûte déjà un peu moins cher depuis le début de l’année. Le tassement de l’inflation et la diminution progressive des taux directeurs devraient entraîner le taux des crédits immobiliers. Attention, les prix de la pierre pourraient s’apprécier dans la foulée, de quoi limiter l’impact de la baisse des taux pour votre budget.

L’or encore à la hausse ?

L’investissement le plus rémunérateur du moment ? L’or. Le métal jaune s’envole de 28 % depuis le 1ᵉʳ janvier. Il atteint la valeur record de 2 600 dollars l’once. Les banques centrales des pays émergents en achètent massivement. Les investisseurs s’intéressent à l’or lorsque les taux réels font défaut. Mais là encore, le niveau d’entrée semble trop élevé, estime Bruno Séjourné.

Avant tout, pour espérer que votre épargne vous rapporte de l’argent, il faut vider ses comptes courants, rappelle Bruno Séjourné : « La montée de l’inflation et des taux directeurs a provoqué un recul sensible des moyens de paiement (les liquidités dormant sur les comptes courants). En 2023, la Banque de France a enregistré un retrait équivalent à 38 milliards d’euros. » Un rapport de la Banque de France, publié en juillet dernier, estime l’encours des quelque 83 millions de comptes courants à 660 milliards d’euros. 

Les économistes nous incitent à valoriser notre argent. Réinjecter une part de nos économies permettrait de soutenir des entreprises, des collectivités, des associations, des innovations, la lutte contre le vieillissement, la transition énergétique, des initiatives pour renouer du lien social, etc. En échange, vous gagnez une partie du gâteau sous forme de taux d’intérêt.


Geoffrey LOPES

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