Erige Sehiri, réalisatrice franco-tunisienne, au Festival de Cannes le 14 mai 2025.

Née en 1982 à Lyon dans une famille d’origine tunisienne, Erige Sehiri a grandi dans le quartier des Minguettes à Vénissieux (Métropole de Lyon), où elle se passionne tôt pour le cinéma. Après un parcours singulier mêlant études d’anglais aux Etats-Unis, de finances au Canada, journalisme à Jérusalem et une installation en Tunisie après la révolution de 2010-2011, elle se consacre au cinéma documentaire et de fiction.

Son dernier film, Promis le ciel, présenté en ouverture de la section Un certain regard au Festival de Cannes cette année, sort en salle le 26 novembre. On y suit le parcours de trois femmes ivoiriennes et d’une fillette orpheline confrontées au racisme en Tunisie. Un récit qui explore le lien entre ces femmes et interroge les frontières mentales entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne.

Vous avez grandi loin du continent africain, avant de vous installer en Tunisie après le renversement de Zine El-Abidine Ben Ali. Qu’est-ce qu’être africaine pour vous en 2025 ?

Je ne m’étais jamais vraiment posé la question avant de tourner Promis le ciel. En Tunisie, on se définit comme arabe, musulman – parfois français, c’est mon cas –, mais rarement africain. Alors qu’on est vus comme des « Arabes » en France, en Tunisie, on se pense « blanc ». Les ressortissants d’Afrique subsaharienne, non plus, ne nous perçoivent pas comme des Africains, mais plutôt comme des « presque Blancs ».

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