Le négociateur en chef du Qatar, Mohammed Al-Khulaifi, entouré de Sumbu Sita Mambu (à gauche), représentant du chef de l’Etat congolais, et de Benjamin Mbonimpa (à droite), secrétaire exécutif du Mouvement du 23-Mars, à Doha, le 19 juillet 2025.

La République démocratique du Congo (RDC) est « proche » de la paix, a estimé son ministre de l’intérieur dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 juillet, évoquant un accord de cessez-le-feu signé avec le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda. L’est de la RDC, région riche en minerais, est en proie aux conflits depuis plus de trente ans. De précédents accords de paix et cessez-le-feu ont été violés ces dernières années.

Les violences se sont intensifiées au cours des derniers mois dans cette région frontalière du Rwanda, avec une offensive éclair du M23 et des troupes rwandaises face à une armée congolaise dépassée. Ces violences ont fait des milliers de morts, selon le gouvernement congolais et l’ONU, et ont aggravé une crise humanitaire pour des centaines de milliers de déplacés. Samedi à Doha, au Qatar, les représentants du gouvernement de Kinshasa et ceux du M23 ont signé une déclaration d’intention incluant un cessez-le-feu permanent, selon le texte.

« La paix est un choix » après trente ans d’instabilité, « je suis confiant et pleinement convaincu que nous sommes proches de la paix […] une paix qui s’avère être aujourd’hui un grand chantier [que] nous avons la responsabilité de construire », a déclaré le ministre de l’intérieur congolais, Jacquemain Shabani. Il faut « préparer la population à aller vers cet objectif » et il faut savoir faire des « concessions », a-t-il ajouté lors d’un briefing animé conjointement avec son collègue Patrick Muyaya, ministre de la communication et des médias. « Nous voulons une paix définitive, une paix durable », a affirmé ce dernier.

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La déclaration de Doha énonce l’engagement d’entamer prochainement des négociations formelles en vue d’un « accord de paix global ». Le texte signé par les représentants des deux parties prévoit aussi une feuille de route pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans l’est de la RDC une fois un accord de paix signé. Pour le gouvernement, cette assertion implique « le redéploiement de l’administration et de la force publique » dans les territoires contrôlés par le M23, et cela va faire l’objet d’un processus qui sera « décliné dans l’accord de paix », a indiqué Jacquemain Shabani, coupant court à une polémique sur des appels à un retrait immédiat du M23 des zones qu’il contrôle.

Dans la région, les lignes de front n’ont pas bougé depuis février. Mais des violences se poursuivent entre le M23 et une myriade de milices pro-Kinshasa qui mènent des actions de guérilla.

Le Monde avec AFP

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