• Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a déclaré vouloir « isoler définitivement le Hamas » et a livré sa feuille de route pour la conférence à New York sur la solution à deux États.
  • Il y voit également l’occasion d’inciter d’autres pays à reconnaître l’État de Palestine.

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Israël veut prendre « le contrôle » de Gaza

« Le Hamas doit être désarmé et exclu durablement de toute gouvernance de Gaza et de la Palestine », a martelé Jean-Noël Barrot dans un entretien à La Tribune Dimanche ce dimanche 27 juillet. Une conférence à l’ONU pour aboutir à une solution à deux Etats entre Israéliens et Palestiniens aura lieu lundi 28 et mardi 29 juillet, à l’initiative de la France et de l’Arabie saoudite. À cette occasion, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères assure que « les pays arabes condamneront le Hamas et appelleront à son désarmement, ce qui consacrera son isolement définitif ».

Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a également déclaré que cette réunion serait l’occasion d’inciter d’autres pays à suivre l’exemple de Paris. Des pays européens « confirmeront leur intention de reconnaître l’État de Palestine », dans le sillage de la France qui a annoncé qu’elle le fera en septembre, affirme-t-il.

Il n’a pas précisé quels pays entendaient rejoindre le groupe des États européens ayant déjà reconnu l’État de Palestine, qui compte notamment l’Espagne, l’Irlande, la Pologne, la Suède… La France deviendra le premier pays du G7 à le faire lors de la prochaine Assemblée générale de l’ONU. Selon le décompte et les vérifications de l’AFP, au moins 142 des 193 États membres de l’ONU (dont la France) reconnaissent désormais l’État palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

La perspective de l’existence d’un État de Palestine n’a jamais été aussi menacée ni aussi nécessaire

Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

Le Premier ministre britannique Keir Starmer a répété vendredi qu’une reconnaissance par Londres devait « s’inscrire dans un plan plus global », et Berlin a dit ne pas l’envisager « à court terme ». Une conférence sur une solution à deux États était initialement prévue en juin au plus haut niveau, mais avait été reportée en raison de la guerre entre l’Iran et Israël. 

« La perspective de l’existence d’un État de Palestine n’a jamais été aussi menacée ni aussi nécessaire », dans le contexte de « la destruction de la bande de Gaza, la colonisation israélienne débridée en Cisjordanie qui fragilise l’idée même d’une continuité territoriale, la résignation de la communauté internationale », estime Jean-Noël Barrot dans l’entretien. « Penser obtenir un cessez-le-feu durable et la libération des otages du Hamas et sa reddition sans avoir préalablement dessiné une perspective politique est illusoire », ajoute-t-il.

Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a également rappelé les priorités de la France : un « cessez-le-feu immédiat », la « libération de tous les otages du Hamas » et « l’entrée massive et sans entrave de l’aide humanitaire » dans la bande de Gaza. 

Les pays arabes doivent également, selon lui, normaliser leur relation avec l’État d’Israël et « construire avec lui une architecture commune de sécurité ».

À New York, « avec l’Arabie saoudite, acteur majeur de la région, nous présenterons une vision commune pour ‘l’après-guerre’ en vue d’assurer la reconstruction, la sécurité et la gouvernance de Gaza et d’ouvrir ainsi la voie à la solution à deux États », affirme-t-il.

« Notre démarche est parfaitement compatible avec la logique des accords d’Abraham », qui ont vu en 2020 Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël, et « facilitera, le moment venu, la conclusion de nouveaux accords portés par l’administration américaine », estime-t-il.

Ambre BERTOCCHI

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