De gauche à droite : Tom Emmer, French Hill, Dusty Johnson et Bryan Steil, représentants républicains avant l’annonce du vote de trois lois régulant les cryptomonnaies, au Capitole, à Washington, le 17 juillet.

La première loi américaine de régulation des cryptomonnaies a été adoptée jeudi 17 juillet par la Chambre des représentants, une étape majeure pour le développement de ce marché aux Etats-Unis et au-delà, tandis que deux autres textes relatifs au secteur ont également été validés.

Le Clarity Act, qui doit maintenant être examiné par le Sénat, dote les Etats-Unis d’un cadre réglementaire plus clair, conformément aux souhaits du gouvernement de Donald Trump, très favorable à cette industrie. Cette loi fait partie d’un ensemble de trois textes examinés jeudi par la chambre basse du Congrès américain, une rupture après l’échec de nombreuses propositions à la Chambre ou au Sénat ces dernières années.

Plusieurs élus démocrates ont émis des réserves sur la proposition de loi, jugée insuffisamment protectrice pour les investisseurs dans un milieu où fraudes, escroqueries et blanchiment ne sont pas rares.

Immédiatement après l’adoption du Clarity Act, un nouveau vote a débuté, celui-là sur le Genius Act, qui instaure un dispositif législatif pour les « stablecoins », des cryptomonnaies adossées à une devise classique. Là encore, le texte a été largement adopté, des dizaines de membres du parti démocrate se prononçant favorablement aux côtés de la majorité républicaine. Il va ensuite être soumis au président américain Donald Trump pour ratification.

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Stablecoins adossés au dollar

Les stablecoins sont considérés comme un outil majeur de la popularisation des cryptomonnaies, bien davantage que le bitcoin, qui ne présente pas d’utilité autre que spéculative. Ils sont censés incarner le meilleur des deux mondes, à savoir la stabilité d’une monnaie traditionnelle comme le dollar et la facilité de transaction offerte pour les cryptomonnaies, y compris d’un pays à l’autre.

Le Genius Act, adopté au Sénat mi-juin, oblige les émetteurs de stablecoins à conserver des réserves au moins équivalentes à la valeur totale en circulation, sous forme d’actifs rapidement mobilisables comme des dépôts bancaires ou des bons du Trésor.

Plusieurs banques travaillent déjà à leur stablecoin, de même que des acteurs du commerce en ligne comme Amazon et Walmart, tandis que Meta, Uber ou Airbnb envisagent de les adopter. De nombreux élus du Congrès, tout comme Donald Trump, y voient un vecteur de renforcement du dollar, grâce à la diffusion mondiale de stablecoins adossés au billet vert.

Un peu plus tard jeudi, la Chambre a fait passer un troisième texte, retranscrivant dans la loi un décret pris fin janvier par Donald Trump interdisant au gouvernement de créer sa propre cryptomonnaie. Plusieurs observateurs ont interprété cette directive comme un geste de plus pour favoriser l’initiative privée dans l’univers des cryptomonnaies, la start-up World Liberty Financial, associée à Donald Trump, ayant récemment lancé son propre stablecoin, l’USD1.

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Le Monde avec AFP

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