
Dans un contexte de pression sur l’audiovisuel public par l’administration Trump, qui l’a privé récemment de millions de dollars de fonds, la directrice de l’information de la radio publique américaine NPR a annoncé son départ à la fin de l’année, dans un courriel envoyé, mardi 22 juillet, aux employés et consulté par l’Agence France-Presse (AFP).
La présidente exécutive de NPR Katherine Maher a dit qu’Edith Chapin l’avait informée, « deux semaines » avant un vote du Congrès sur le définancement de la chaîne, de sa volonté de partir. Sous l’impulsion du président républicain, le Congrès a approuvé la semaine dernière la suppression de 1,1 milliard de dollars en financements déjà alloués pour les deux prochaines années à la Corporation for Public Broadcasting (CPB).
Créée en 1967 par le président Lyndon Johnson, cette organisation finance une part minoritaire des budgets des radios et télévision nationales – NPR et PBS. Mais aussi, et de manière plus importante, quelque 1 500 radios et télés locales partenaires qui diffusent une partie de leurs contenus, de New York à l’Alaska.
Un départ dans un contexte de tensions politiques
Dans son courriel, Mme Maher a salué la « force de caractère inébranlable » d’Edith Chapin. Elle a cité des extraits d’un message que celle-ci avait écrit et dans lequel elle affirme « vouloir faire une pause » tout en se disant « confiante en la force et l’intégrité de la rédaction de NPR pour la suite des choses ».
A titre de directrice de l’information, Edith Chapin avait notamment dû gérer la crise interne ces derniers mois liée à la publication d’un article accusant la chaîne d’avoir un biais progressiste, ce qui lui aurait fait perdre la confiance d’Américains plus conservateurs.
Ce départ survient alors que l’administration Trump cherche à couper les dépenses au sein de l’audiovisuel public extérieur des Etats-Unis, avec ses radios Voice of America, Radio Free Asia et Radio Free Europe/Radio Liberty.
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump s’est imposé comme « l’un des plus puissants défenseurs » d’un mouvement mondial hostile aux médias d’information, soulignait la semaine dernière l’organisation Reporters sans frontières (RSF).