
Les républicains au Congrès ont finalement réussi à surmonter les objections d’élus réfractaires dans leur camp pour adopter définitivement, jeudi 3 juillet, le vaste projet de loi budgétaire de Donald Trump. Après le Sénat, qui l’a approuvé mardi de justesse, la Chambre des représentants s’est prononcée sur ce texte de plusieurs milliers de milliards de dollars. « VICTOIRE », a immédiatement réagi la Maison Blanche dans un message sur X.
Comme annoncé, Donald Trump va promulguer sa « grande et belle loi », comme il l’a baptisée, budgétaire vendredi, jour de la fête nationale aux Etats-Unis, a confirmé la Maison Blanche peu après l’adoption définitive du texte par le Congrès.
L’opposition affichée de plusieurs élus conservateurs – qui dénonçaient le creusement de la dette publique – a contraint les responsables républicains à ralentir le processus, en laissant en suspens pendant la nuit un vote de procédure.
Initialement prévu mercredi, le vote final n’a eu lieu que jeudi en début d’après-midi à Washington. Il s’est tenu après un discours de près de neuf heures – un record à la Chambre des représentants − du chef de file des élus démocrates, Hakeem Jeffries, qui a tenté de repousser le vote au maximum. L’opposition affichée de plusieurs élus conservateurs − qui dénonçaient le creusement de la dette publique attendu avec cette législation − avait auparavant forcé les responsables républicains à le retarder.
Avec une majorité de seulement huit sièges, le parti présidentiel ne pouvait pas se permettre plus de trois défections dans son propre camp. Seulement deux républicains ont finalement voté « contre », aboutissement de négociations en coulisses menées par le président de la Chambre des représentants, le républicain Mike Johnson, avec l’aide du locataire de la Maison Blanche.
« MAGA n’est pas content »
Car avant cela, Donald Trump avait commencé à élever le ton. « Qu’est-ce que les républicains attendent ??? Qu’est-ce que vous essayez de prouver ??? », a-t-il lancé sur sa plateforme, Truth Social, peu après minuit. « MAGA [son mouvement « Make America Great Again »] n’est pas content, et ça vous coûte des voix », a ajouté le président des Etats-Unis.
Selon le quotidien The Hill, Donald Trump a parlé au téléphone dans la nuit pour convaincre les républicains ayant voté « non » de changer leur vote. Cette « grande et belle loi », comme il l’a baptisée, représente la clé de voûte de son programme économique. Depuis plusieurs semaines, il presse le Congrès de l’adopter avant vendredi, jour de la fête nationale qu’il a fixé comme échéance symbolique pour la promulgation. Le texte prévoit notamment : la prolongation de colossaux crédits d’impôt adoptés lors du premier mandat du républicain ; l’élimination de l’imposition sur les pourboires, promesse phare de sa campagne ; des milliards de dollars supplémentaires pour la défense et la lutte contre l’immigration.
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Selon des analyses indépendantes, les principaux bénéficiaires du « Big Beautiful Bill » seront cependant les ménages les plus aisés, tandis que des millions d’Américains aux revenus modestes pourraient perdre leur accès à des programmes publics d’assurance santé ou d’aide alimentaire. Experts et politiques mettent aussi en avant l’explosion attendue du déficit public. Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane les conséquences des projets de loi sur les finances publiques, a estimé mardi que le texte augmenterait la dette de plus de 3 400 milliards de dollars d’ici 2034.
Pour compenser en partie le creusement du déficit, les républicains prévoient de sabrer dans Medicaid, programme public d’assurance santé dont dépendent des millions d’Américains aux faibles revenus. Une réduction drastique du programme Snap, principale aide alimentaire du pays, est également prévue, de même que la suppression de nombreuses incitations fiscales en faveur des énergies renouvelables adoptées sous Joe Biden.
Sans surprise, les démocrates se sont opposés en bloc au texte. Leur chef à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, l’a ainsi qualifié de « monstruosité répugnante » qui « fera souffrir les Américains ordinaires » au profit des plus riches.