
Les centaines de salariés sud-coréens arrêtés le 4 septembre lors d’une opération anti-immigration aux Etats-Unis seront relâchés dans la nuit de mercredi à jeudi 11 septembre (jeudi matin, heure française) et ne seront pas expulsés, mais Séoul va tout de même les rapatrier, a annoncé le président sud-coréen, Lee Jae Myung.
Le président américain, Donald Trump, a finalement renoncé à expulser ces quelque 475 travailleurs qualifiés arrêtés sur le site d’une usine de batteries Hyundai-LG dans l’Etat de Géorgie, mais Séoul a décidé de les rapatrier car ils sont « en état de choc », a précisé le ministère des affaires étrangères sud-coréen.
« Le président Trump a demandé si les travailleurs sud-coréens détenus, tous des professionnels qualifiés, devaient rester aux Etats-Unis pour continuer à travailler et à former le personnel américain, ou s’ils devaient rentrer chez eux », a détaillé le ministère dans un communiqué à l’Agence France-Presse (AFP). Mais Séoul a répondu que, « compte tenu de l’état de choc et de l’épuisement des travailleurs, il serait préférable qu’ils rentrent d’abord chez eux, puis qu’ils reviennent aux Etats-Unis pour travailler plus tard. La partie américaine a accepté cette position », a-t-il été ajouté. La Corée du Sud a dépêché mercredi un Boeing 747-8I de Korean Air aux Etats-Unis pour rapatrier les travailleurs.
Des travailleurs « essentiels »
Lee Jae Myung a relevé lors d’une conférence de presse à Séoul que l’incident pourrait avoir un « impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l’évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis ». La descente de la police de l’immigration, au cours de laquelle ces travailleurs sud-coréens avaient été enchaînés et menottés, est « déstabilisante », a souligné le chef de l’Etat. Il a expliqué que, pour les entreprises sud-coréennes, les techniciens qualifiés étaient « essentiels » lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines. « Quelqu’un doit installer les machines, et la main-d’oeuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis, » a-t-il souligné.
Le président sud-coréen a attribué le raid à des « différences culturelles », expliquant qu’en Corée du Sud, les infractions mineures liées aux visas par des ressortissants américains n’étaient pas considérées comme « un problème sérieux ».
La Corée du Sud a promis ces derniers mois d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane.