L’agence du médicament américaine a autorisé fin janvier la mise sur le marché du Journavx.
Il contient de la suzetrigine, un antidouleur qui n’entraînerait pas de risques d’addiction.
Il s’agit de la première alternative de cette nature depuis deux décennies.

Enfin une solution à la crise des opioïdes aux États-Unis ? Les autorités sanitaires ont donné leur feu vert à la prescription de la suzetrigine : un antidouleur qui, contrairement à la plupart des molécules sur le marché, n’entraînerait a priori pas de risques d’addiction.

Concrètement, ce comprimé de 50 milligrammes doit être délivré sur ordonnance. Vendu sur le nom de Journavx, il sera à prendre toutes les 12 heures après une dose initiale plus importante. « Journavx réduit la douleur en ciblant une voie de signalisation de la douleur impliquant les canaux sodiques du système nerveux périphérique, avant que les signaux de douleur n’atteignent le cerveau« , a expliqué la Food and Drug Administration (FDA), l’administration américaine chargée de la surveillance des produits denrées alimentaires et des médicaments.

Aucune dépendance

Signe particulier de la suzetrigine : cette molécule ne crée pas d’euphorie comme peuvent parfois le faire les opioïdes. Les médecins pensent dès lors qu’elle n’a aucun potentiel de créer une dépendance ou une addiction chez les patients. La suzetrigine est le premier analgésique approuvé aux États-Unis depuis le Celebrex, un type d’anti-inflammatoire non stéroïdienn appelé inhibiteur de la Cox-2, qui a été approuvé en 1998.

Selon une étude de Vertex Pharmaceuticals, la société qui a développé le nouveau médicament, près de 80 millions d’Américains se voient prescrire chaque année des médicaments destinés à traiter de nouveaux cas de douleur modérée à sévère. Environ la moitié de ces ordonnances sont rédigées pour des médicaments opioïdes, à l’origine d’une profonde crise dans le pays.

Celle-ci a commencé dans les années 1990 aux États-Unis avec la surprescription d’opiacés fournis à la population via le système de soin notamment pour traiter la douleur. Lorsque les Etats-Unis ont commencé à drastiquement réguler leur accès, une partie de la population s’est reportée sur l’héroïne, menant à une augmentation rapide des décès liés à cette drogue à partir de 2010.  La troisième vague a commencé en 2013, avec une augmentation en flèche des décès impliquant des opioïdes de synthèse, notamment le fentanyl.  


T.G.

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