Au moins, la menace d’une paralysie de l’Etat fédéral américain avant l’élection présidentielle du 5 novembre est écartée. Les chefs de file du Congrès ont annoncé, dimanche 22 septembre, un accord visant à prolonger le budget du gouvernement jusqu’à la mi-décembre et éviter le fameux « shutdown » redouté.

Le budget 2025 devait être adopté par les parlementaires d’ici à la fin du mois de septembre − fin de l’exercice fiscal − pour que l’ensemble des services de l’Etat restent financés. Mais la Chambre des représentants et le Sénat étant loin de parvenir à un accord sur un budget annuel, une mesure de financement temporaire nommée « Continuing Resolution » (CR) était largement attendue.

Les élus républicains exigeaient depuis des semaines que tout budget soit lié à de nouvelles exigences – pourtant sans rapport avec le texte – selon lesquelles les électeurs devaient prouver leur citoyenneté américaine, un texte adjoint sous la pression de Donald Trump qui continue d’affirmer sans preuve qu’il a été victime d’une fraude électorale en 2020. Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, élu républicain de Louisiane, a finalement levé cette condition pour parvenir à un accord.

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Un vote sur un projet de loi combinant le texte relatif au vote, le « Save Act », et une prolongation de six mois du financement avait échoué, mercredi, à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains.

« La voie la plus prudente dans les circonstances actuelles »

L’accord annoncé dimanche exclut le « Save Act » et ne prolonge le financement que jusqu’au 20 décembre. Cela repousse encore le débat sur le financement bien après les élections du 5 novembre, au cours desquelles le contrôle de la Chambre des représentants, du Sénat et de la présidence pourrait être décidé par de faibles marges. Le prochain Congrès siégera peu après le Nouvel An, tandis que l’investiture présidentielle − du républicain Trump ou de la démocrate Kamala Harris − aura lieu le 20 janvier.

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Dans une lettre adressée à ses collègues républicains, Mike Johnson a déclaré que la mesure budgétaire serait « très étroite, minimaliste » et n’inclurait « que les extensions absolument nécessaires ».

« Bien que ce ne soit pas la solution que nous préférions, c’est la voie la plus prudente dans les circonstances actuelles », a écrit le speaker. « Comme l’a enseigné l’histoire et comme le confirment les sondages actuels, fermer le gouvernement à moins de quarante jours d’une élection fatidique serait un acte de malversation politique », a-t-il ajouté.

231 millions de dollars supplémentaires pour le Secret Service

Le chef des démocrates à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a certes déclaré que lui et ses collègues évalueraient le projet de loi dans son intégralité avant le vote de cette semaine ; mais, avec l’accord, « le Congrès est désormais sur une voie bipartite pour éviter une fermeture du gouvernement qui nuirait aux Américains ordinaires », a-t-il assuré.

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« Je suis heureux que les négociations bipartisanes aient rapidement abouti à un accord de financement du gouvernement exempt de coupes et de pilules empoisonnées, mais ce même accord aurait pu être conclu il y a deux semaines », a déclaré, de son côté, le chef de la majorité au Sénat, le démocrate Chuck Schumer, dans un communiqué.

Le projet de loi, sur lequel la Chambre des représentants devrait se prononcer cette semaine, prévoit également une enveloppe supplémentaire de 231 millions de dollars (207 millions d’euros) pour le Secret Service, ce qui représente une augmentation importante pour ce corps qui assure la protection des hautes personnalités politiques américaines après les deux tentatives d’assassinat qui ont visé Donald Trump.

Elle prévoit également un financement supplémentaire de 47 millions de dollars pour la sécurité à Washington lors de l’investiture présidentielle.

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Le Monde avec AP et AFP

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