La police allemande a interrompu samedi la marche des supporters turcs à Berlin, à quelques heures du quart de finale de l’Euro contre les Pays-Bas.
Nombre d’entre eux ont effectué le geste des « Loups Gris », un mouvement ultra-nationaliste, ont indiqué les autorités locales.

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Euro 2024

Après Merih Demiral, suspendu deux matchs après une célébration controversée contre l’Autriche (2-1), ce sont les supporters turcs qui se sont tristement illustrés, ce samedi. À quelques heures du quart de finale de l’Euro contre les Pays-Bas (21h, en direct sur TF1, en streaming sur TF1+ et en live commenté sur TF1Info), la police a interrompu leur cortège à Berlin. « Pendant la marche des fans turcs, le salut des Loups gris a été massivement fait. Les forces de l’ordre ont par conséquent stoppé la marche et exhorté les fans à cesser de faire ce signe », a indiqué la police locale sur X. « Une marche des fans n’est pas une plateforme pour des messages politiques », a-t-elle souligné. 

Le geste en question – trois doigts joints avec l’index et l’auriculaire dressés en l’air, pour dessiner un profil de loup – est utilisé en guise de ralliement par le mouvement d’extrême droite des « Loups gris ». Fondée à la fin des années 1960 pour soutenir le Milliyetçi hareket partisi (MHP, en français « Parti d’action nationaliste »), et interdite en France depuis 2020, cette organisation revendique des idées résolument pan-turques et de domination sur certains peuples voisins (Arméniens, Kurdes, Grecs…). Par ailleurs, elle défend vigoureusement le négationnisme du génocide arménien (1915-1916). 

Un contexte tendu

Ces nouveaux faits interviennent dans un contexte tendu. En effet, auteur d’un doublé en huitièmes de finale, le défenseur Merih Demiral a été suspendu pendant deux rencontres après avoir célébré l’un de ses buts en faisant ce geste. L’UEFA a regretté que le joueur « utilise des événements sportifs pour des manifestations à caractère non sportif »

La querelle a pris une tournure diplomatique. « Le symbole des extrémistes de droite turcs n’a rien à faire dans nos stades. Utiliser l’Euro de foot comme plateforme pour le racisme est totalement inacceptable », avait fustigé la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser. Une sortie qui a valu à l’ambassadeur d’Allemagne d’être convoqué à Ankara mercredi, avant que Berlin ne fasse de même avec l’ambassadeur de Turquie jeudi. Autant dire que le match de ce samedi à l’Olympiastadion, auquel doit assister le président turc Recep Tayyip Erdogan, s’annonce particulièrement brûlant. 


M.G

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