• Les équipes féminines de football de la France, l’Allemagne, le Portugal, la Belgique et les Pays-Bas s’engagent à éviter au maximum l’avion pendant l’Euro 2025.
  • C’est davantage que les équipes masculines lors de l’Euro l’an dernier en Allemagne, quand seuls deux pays avaient fait ce choix, rappelle l’ONG Transport & Environnement qui publie mercredi une étude sur l’impact de ces déplacements.
  • Mais cet engagement a des limites : la France, par exemple, prévoit de prendre l’avion si les Bleues jouent la demi-finale à Genève.

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Initiatives environnementales

Comme tout événement rassemblant des millions de personnes, l’Euro de football a un impact sur le climat et 80% de son empreinte carbone est générée par les transports. « Si la plupart des émissions sont générées par les déplacements des supporters, les sélections ont l’opportunité de montrer l’exemple aux millions de fans« , estime l’ONG Transport & Environnement (T&E) dans une étude publiée mercredi. 

À cette occasion, l’ONG a donc interrogé les sélections participant à l’Euro féminin de football, organisé du 2 au 27 juillet en Suisse, sur leurs modes de déplacement. Résultat : cinq pays, dont la France, l’Allemagne, le Portugal, la Belgique et les Pays-Bas, ont annoncé qu’elles privilégieraient le train et le car. 

 « Plusieurs équipes féminines s’engagent à ne pas prendre l’avion, ou très peu, après leur arrivée à leur camp de base en Suisse, analyse explique Aiza Rodrigues Akhtar, chargée de la campagne sur les voyages d’affaires à T&E. C’est un progrès considérable par rapport à l’Euro 2024, où la quasi-totalité des équipes masculines n’avaient même pas donné l’impression d’avoir réfléchi à la question. »

Elles sont en effet plus nombreuses à respecter cette demande de l’UEFA que leurs collègues masculins. T&E avait en effet fait la même démarche auprès des sélections masculines l’an dernier, à l’occasion de l’Euro organisé en Allemagne, et seules deux équipes avaient opéré un tel choix pour leurs déplacements : l’Allemagne, pays organisateur, et la Suisse.

Cet engagement ne concerne pas le mode de transport pour se rendre en Suisse

Cet engagement a toutefois quelques limites. 

D’abord, il ne vaut qu’une fois en Suisse pour les déplacements entre chaque match, et non les déplacements pour se rendre en Suisse.

Ensuite, dans le cas de la France, l’équipe indique qu’elle prendra l’avion si les Bleues sont amenées à jouer la demi-finale à Genève, arguant que le trajet entre le camp de base et le stade serait autrement de quatre heures. 

« Jusqu’au quart de finale, la France se déplacera en bus, conformément à sa politique interne de voyage prévoyant de se passer de l’avion pour les trajets pouvant être réalisés en moins de 4h par la route, précise T&E. Dans ce domaine, l’équipe de France féminine fait mieux que la politique officielle édictée en 2023 par la FFF (3h maximum). »

Les Pays-Bas, eux, se sont engagés à ne pas prendre l’avion seulement pendant la phase de groupe.

Et si toutes les équipes prenaient le train ?

Transport & Environnement

T&E demande donc à l’UEFA d’aller plus loin, en exigeant des équipes qu’elles voyagent en train ou en bus pour se rendre dans le pays hôte, en dessous d’un certain seuil de distance ou de durée. L’ONG a étudié l’impact d’une telle décision, selon différents scénarios.

Ainsi, si toutes les équipes pouvant atteindre leur camp de base en moins de six heures de train utilisaient ce moyen de transport, cela réduirait de 15% les émissions liées au transport des équipes dans le cadre du tournoi. Dans le cas de cet Euro, cela aurait concerné la France, la Belgique, l’Allemagne et l’Italie, toutes à moins de six heures de leur destination en Suisse. 

Le camp de base situé à Saint-Gall est trop éloigné de la France et des principales gares.

Fédération française de football

« L’année dernière, l’équipe suisse est arrivée en Allemagne en train, ce qui montre que les voyages transfrontaliers pour ces tournois sont parfaitement réalisables« , note T&E.

T&E a interrogé la sélection française sur ce point, lui indiquant qu’il était possible de faire le trajet jusqu’à Saint-Gall, le point de chute en Suisse, depuis Paris en 5 h 40 avec une correspondance. « Le camp de base situé à Saint-Gall est trop éloigné de la France et des principales gares », lui a répondu la Fédération française de football. 

En portant ce seuil à 10 heures, les émissions diminueraient de 32% ; et de 50% en fixant la limite à 14 heures. Enfin, « si toutes les équipes, à l’exception de l’Islande » ne prenaient pas l’avion, « les réductions pourraient atteindre 84%« .

Marianne ENAULT

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