Emmanuel Macron a prononcé ce jeudi un long discours sur l’Europe.
L’Elysée s’évertue à le présenter comme un discours institutionnel et non un discours de campagne, à quelques semaines des élections européennes.
Des adversaires de Renaissance réclament que son allocution soit décomptée de la campagne de Renaissance.

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Élections Européennes 2024

Un long discours pour appeler à un nouveau sursaut de l’Europe si elle ne veut pas « mourir ». Ce jeudi à la Sorbonne, Emmanuel Macron a fait une longue allocution sur l’Union européenne à quelques semaines des élections européennes. Une prise de parole que le chef de l’Etat espère bénéfique à sa candidate Valérie Hayer, à la peine dans les sondages, mais que l’Elysée refuse de présenter comme un discours de campagne. C’est pourtant ce dont l’accusent ses adversaires.

Les Républicains ont saisi ce jeudi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour que le discours du chef de l’Etat soit décompté de la campagne de Renaissance. « Cette manifestation ne peut être regardée comme l’action internationale du chef de l’État car elle constitue une opération de propagande électorale au soutien d’une liste », écrit le patron de LR Eric Ciotti dans les deux lettres dont l’AFP a obtenu copies. Ils demandent à l’Arcom de décompter « du temps de parole de la liste conduite par Mme Valérie Hayer, l’intégralité du discours du président de la République ».

« C’est un meeting pour Valérie Hayer. Avec un peu d’honnêteté politique ça devrait être décompté dans le temps de parole de Mme Hayer », avait également déclaré la tête de liste communiste Léon Deffontaines ce jeudi matin sur franceinfo.

« Un moment institutionnel d’un chef d’État »

Interrogé dès mardi sur ces critiques, l’Elysée a nié que ce discours marquerait le lancement de la campagne du camp présidentiel par un engagement personnel fort du chef de l’Etat. « La campagne européenne est lancée depuis un moment », « là, on est dans un moment très distinct, un moment institutionnel d’un chef d’État, encore une fois, qui n’engage pas simplement la parole de sa sensibilité politique, mais la parole d’un pays », répondait un conseiller du chef de l’Etat, concédant qu’il serait impossible d’« éviter les interprétations »

Que dit la règle ? Depuis le 15 avril, le temps de parole des candidats est décompté selon un principe d’équité. Chaque prise de parole d’un candidat ou d’un soutien est intégré dans ce décompte, contrôlé par l’Arcom. La parole du président de la République bénéficie d’un traitement un peu particulier : elle est soumise à trois décomptes.

 

S’il utilise son temps de parole pour parler des élections européennes, celui-ci est déduit du décompte de la liste Renaissance ; s’il participe au débat politique « classique », son temps de parole est décompté au nom du respect du pluralisme politique en vigueur tout au long de l’année, hors élections ; s’il intervient sur des sujets régaliens, son temps de parole n’est pas décompté.

Interrogée par BFM avant le discours d’Emmanuel Macron, l’Arcom avait indiqué qu’elle veillerait au grain et qu’à chaque fois que le président évoquerait les élections européennes, le temps de parole serait décompté de celui de Valérie Hayer. 


Justine FAURE

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