• Les organisateurs du concours ont annoncé des modifications des règles de vote pour renforcer la « confiance » et la « transparence ».
  • Le soutien public massif attribué aux candidats israéliens ces dernières années a suscité la controverse dans de nombreux pays.
  • « Il est important que l’Eurovision reste un espace neutre et qu’il ne soit pas instrumentalisé », a déclaré le directeur du concours.

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Eurovision 2025 : l’Autriche l’emporte, Louane 7e

Les organisateurs de l’Eurovision ont annoncé ce vendredi des modifications des règles de vote du concours musical pour renforcer la « confiance » et la « transparence », alors que le soutien public massif attribué aux candidats israéliens ces dernières années a suscité la controverse. L’Union européenne de radio-télévision (UER) a annoncé dans un communiqué mettre en 

œuvre une série de « modifications importantes », notamment en réduisant de moitié le nombre de votes que chaque membre du public peut exprimer.

Les organisateurs entendent aussi renforcer leurs efforts pour « détecter et prévenir toute activité de vote frauduleuse ou coordonnée ». « Nous prenons des mesures claires et décisives, afin que l’Eurovision continue de célébrer la musique et l’unité. Il est en effet important qu’il reste un espace neutre et qu’il ne soit pas instrumentalisé », a déclaré le directeur du Concours Eurovision de la Chanson, Martin Green, dans le communiqué.

Un appel au boycott si Israël participe

L’UER reste convaincue « de la validité et de la fiabilité du résultat de l’édition 2025 » mais souligne que les modifications introduites « offriront des garanties renforcées ». Plusieurs pays parmi lesquels l’Espagne, l’Irlande et les Pays-Bas, ont annoncé qu’ils n’enverraient pas de représentant au concours à Vienne en mai prochain si Israël est autorisé à participer. D’autres pays, comme la Belgique et la Suède, réfléchissent aussi à un boycott.

L’association de l’audiovisuel public néerlandaise Avrotros avait justifié sa décision par les « sérieuses violations de la liberté de la presse » commises par les Israéliens à Gaza. Elle accuse aussi Israël d’avoir commis « des ingérences prouvées lors de la dernière édition, se livrant à une instrumentalisation politique de l’événement ». « Nous avons écouté et nous agissons en conséquence », a indiqué Martin Green.

Le retour des jury de professionnels

Tous les habitants des dizaines de pays participants peuvent voter, par téléphone, SMS ou en ligne. Dans chaque pays, un jury de professionnels vote également. Ces deux votes ont le même poids. Il n’est pas possible de voter pour son propre pays. Mais désormais le nombre maximal de voix par mode de paiement « passera de 20 à 10 ».

Composés d’experts de la musique, les jurys de professionnels, qui comptent pour moitié dans la finale, feront leur retour dans les demi-finales, une première depuis 2022. Les jurés devront signer une déclaration formelle confirmant qu’ils voteront « en toute indépendance et impartialité ».

Un vote sur la participation d’Israël

Par ailleurs, les nouvelles mesures « découragent vivement toute campagne promotionnelle disproportionnée (…), en particulier si celle-ci est lancée ou appuyée par des tiers, notamment un gouvernement ou une agence gouvernementale ». Lors de l’assemblée générale de l’UER, les 4 et 5 décembre, les diffuseurs décideront s’ils souhaitent malgré tout voter sur la participation d’Israël. La liste des pays participant à l’édition 2026 qui se déroulera en Autriche « sera dévoilée avant Noël ».

Cette année, la chanteuse israélienne Yuval Raphael, survivante de l’attaque du 7-Octobre, était arrivée deuxième au concours, portée par le vote du public. Plusieurs diffuseurs du concours avaient demandé que la lumière soit faite sur le détail des votes. En 2024 aussi, les jurys nationaux avaient largement snobé Israël. Mais le vote du public avait donné un spectaculaire coup de pouce à la candidate israélienne, Eden Golan, la catapultant à la cinquième place.

L’Eurovision est régulièrement le théâtre d’oppositions géopolitiques. La Russie a été exclue à la suite de l’invasion de l’Ukraine en 2022. Le Bélarus l’avait été un an plus tôt après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko. Alors que le concours se veut apolitique, des polémiques surgissent régulièrement, notamment autour des paroles des chansons. 

Vendredi l’UER a d’ailleurs affirmé vouloir renforcer ses efforts « pour empêcher toute utilisation abusive du Concours, notamment dans les paroles ou la mise en scène des chansons ».

Rania HOBALLAH avec AFP

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