
Ils sont trois, assis côte à côte dans le box : un petit blond sportif, un brun tatoué l’air un peu absent et un jeune à la barbe courte. Trois ressortissants bulgares ne parlant pas un mot de français comparaissaient jeudi après-midi 11 septembre au tribunal judiciaire de Paris pour une audience de fixation en vue de leur procès, qui doit se tenir fin octobre.
Ils sont accusés d’avoir tagué des mains rouges − un symbole pouvant renvoyer au lynchage de soldats israéliens à Ramallah, en Cisjordanie, en 2000 − sur le mur des Justes, au Mémorial de la Shoah à Paris, dans la nuit du 13 au 14 mai 2024. Tous assurent n’avoir eu « aucune intention antisémite ». Deux d’entre d’eux demandent leur remise en liberté, refusée par le tribunal, qui a confirmé par la même occasion les effets du mandat d’arrêt visant un quatrième individu bulgare, toujours en fuite.
Ils sont le visage des ingérences probablement russes visant régulièrement la France. Des étoiles de David taguées sur les murs de Paris aux têtes de cochon déposées devant des mosquées franciliennes, ces opérations de déstabilisation matérielle − les actions cyber sont monnaie courante depuis plus d’une décennie − se multiplient depuis 2023. Elles visent à élargir les fractures de la société française, en particulier celles provoquées par le conflit israélo-palestinien dans la foulée du massacre terroriste commis par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.
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