Devant le centre de tri Veolia, à Paris, le 28 aout 2023.

C’est un mouvement qu’ils ont mené sur un fil : comment dire sa colère sans être « pris pour des sauvages » ? Comment « demander [ses] droits » quand tout semble prouver que vous n’en avez aucun ? Comment attirer l’attention alors que vous vous appliquez chaque jour à passer inaperçu ? « Il y a un moment où tu ne peux plus supporter cette vie où tu n’es rien, où on te traite pire qu’un chien », assène Youssef. Il se fait porte-parole des 12 travailleurs sans papiers qui l’entourent, dans leur combinaison de travail orange et bleu au logo du groupe Suez, en terrasse de la boulangerie d’une discrète galerie marchande de la Défense. A quelques encablures du siège de Suez devant lequel ils ont entamé un mouvement de protestation, mardi 1er juillet.

En ce mercredi 9 juillet, ils attendent, anxieux, le résultat d’une énième réunion de négociation de la CGT avec la direction. Epilogue de la bataille menée depuis deux ans par deux groupes distincts de travailleurs sans papiers exploités par le même sous-traitant de Suez, Veolia, Paprec et Urbaser, dans les centres de tri des déchets d’Ile-de-France – ce sont des marchés publics.

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