Une boîte d’instruments médicaux du milieu du XIXᵉ siècle.

Partir à la recherche du fonctionnement du corps… au XIXe siècle. C’est le but du Collège de France dans sa nouvelle exposition, « A bras-le-corps ! », qui présente l’histoire des sciences expérimentales, notamment à travers les instruments de recherche pour mesurer, comprendre et soigner le corps humain.

Les salles qui recréent l’atmosphère des laboratoires valorisent le patrimoine scientifique du Collège, qui n’avait jamais vraiment été mis en valeur, expliquent le physicien Jean Dalibard, titulaire de la chaire Atomes et rayonnement, et Jérôme Baudry, historien des sciences et des techniques à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, tous deux commissaires de l’exposition.

On plonge dans l’histoire de la physiologie, portée par Claude Bernard (1813-1878), titulaire de la chaire de médecine de 1855 à 1878. Au cours de sa carrière, il multiplie les découvertes, qui portent principalement sur la digestion, la glycémie… et, bien sûr, le rôle du sucre. Précurseur de la physiologie actuelle, il pense que la médecine doit opter pour une approche expérimentale où l’investigateur modifie les phénomènes observés plutôt que de les constater passivement. On découvre aussi les instruments conçus par les successeurs de Claude Bernard, Etienne-Jules Marey (1830-1904) et Arsène d’Arsonval (1851-1940), tous trois ayant une vision commune du corps vivant.

Les principes de la biomécanique

Le premier est célèbre pour avoir décortiqué le mouvement et les principes de la biomécanique, notamment grâce à sa machine à fumée. Petit clin d’œil, au passage, aux Jeux olympiques à travers les films d’Etienne-Jules Marey sur les Jeux de Paris en 1900.

Le chemin mène vers Arsène d’Arsonval, inventeur prolifique et « manieur d’outils », qui a jeté les bases des techniques modernes telle la radiothérapie. On est attiré par le grand solénoïde, en forme de cage, dans lequel on fait passer une personne pour la soumettre à des courants de haute fréquence, qui était censé soigner… à peu près tout.

On peut y découvrir la table d’Ampère, qui porte aujourd’hui le nom du mathématicien, chimiste et physicien André-Marie Ampère (1775-1836), fabriquée de ses propres mains après avoir découvert les voies de l’électromagnétisme.

Enfin, une carte de Paris de 1890 présente les fabricants, alliés des scientifiques, tous rassemblés au cœur de Paris, près du Collège de France, qui, rappelons-le, fêtera ses 500 ans en 2030. Ces « artistes-constructeurs » sont à l’origine de plusieurs grands noms de l’industrie du XXe siècle. La place est faite à la psychologie, avec, entre autres outils, des photographies de Charles-Emile François-Franck (1849-1921), qui permettent d’explorer l’expression des émotions.

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