Sous le ciel infesté de drones ennemis le long de la ligne de front entre l’Ukraine et la Russie, la fonction de chauffeur est devenue la plus risquée. « Parmi mes hommes, je choisis les moins doués et les moins utiles pour ravitailler nos premières lignes », confiait récemment un commandant de bataillon ukrainien.

En manque de soldats, l’armée ukrainienne déploie massivement depuis cet été des véhicules terrestres sans pilote (VTSP) dans un théâtre de guerre où la logistique adverse constitue une cible prioritaire, comme en témoignent les routes d’approvisionnement obstruées par des véhicules détruits. Les rapides progrès des drones de combat tactiques (appelés aussi munitions rôdeuses ou FPV) leur permettent d’élargir la « zone de mort », jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres derrière les lignes ennemies.

L’avantage du VTSP, outre qu’il économise la vie d’un chauffeur, est sa furtivité, du fait de sa taille réduite et de son moteur électrique. Alors que l’arsenal évolue rapidement depuis trois ans et demi, les robots terrestres peuvent-ils avoir un impact sur le cours des événements ?

Des systèmes complexes

« Si nous développons les VTSP plus rapidement que l’ennemi, nous pourrons reprendre l’initiative de la guerre comme nous l’avons fait pendant les six premiers mois de 2023, lorsque nous détruisions systématiquement les assauts blindés russes à l’aide de drones », croit Anton, commandant d’une compagnie VTSP au sein de la brigade Roubij (qui n’est pas autorisé à donner son nom de famille comme les autres militaires cités). Ce grand brun massif de 26 ans fait visiter l’atelier de la compagnie, où une dizaine de VTSP sont perfectionnés pour divers types de missions : logistique (ravitaillement des positions avancées avec des vivres, de l’eau, des munitions, des accumulateurs), évacuation médicale, pose de mines, reconnaissance et attaque-suicide.

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