Inondations dans l’Ouest, en Haute-Loire, dans les Hauts-de-France, à Cannes ou à Valence [Espagne] : que d’eau, de désarroi et de pertes économiques… Nos océans, plus chauds, évaporent plus d’eau dans une atmosphère dont le réchauffement augmente la capacité en eau. Le changement climatique nous promet des précipitations annuelles semblables ou accrues, mais davantage automnales ou hivernales, avec plus de précipitations extrêmes – et à l’inverse, des sécheresses en été (− 10% de précipitations estivales en 2050). La misère humaine sous les pluies violentes ne fait que poindre. Comment éponger cette eau ? Nos sols sont une solution !

En effet, sous une surface d’un mètre carré, le sol peut retenir de 40 à 500 litres d’eau ! Les plus gros pores des sols laissent pénétrer l’eau, tandis que les plus petits la retiennent par capillarité. Entre deux pluies, les premiers se ressuient lentement dans les rivières et les nappes, tandis que les seconds nourrissent les plantes. Plus nos sols boiront d’eau, mieux nous écrêterons les inondations et, du même coup, mieux nous mettrons en réserve pour les étés secs. Notre gestion des sols est-elle à la hauteur de ces enjeux ? Non.

Car les trous du sol sont ceux de la vie : terriers de vers de terre ou d’insectes, creusement par le déplacement de petits organismes unicellulaires, racines ou filaments de champignon qui meurent en laissant un vide… Or, la vie s’effondre dans beaucoup de sols agricoles. D’abord, le labour tue les animaux, les champignons et les racines : autant de porosité perdue. Certes, labourer crée des trous, mais, grossiers et non moulés comme ceux des êtres vivants, ils s’effondrent, se « tassent » : on doit relabourer l’année suivante.

Ensuite, nos sols manquent de matière organique, ces restes de végétaux morts : les engrais sont à présent en grande majorité minéraux ; nul engrais organique (fumier ou compost…) ne vient plus compenser la matière des plantes qu’on récolte. Paradoxalement, les bactéries survivent au labour et, momentanément oxygénées par celui-ci, elles détruisent plus vite la matière organique du sol.

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