Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lors du sommet des BRICS, au Musée d’art moderne de Rio de Janeiro, au Brésil, le 6 juillet 2025.

Alors que l’Afrique du Sud poursuit ses négociations avec les Etats-Unis sous la menace de l’instauration imminente de droits de douane de 30 %, Pretoria cherchera de nouveaux marchés en Afrique et en Asie, a déclaré, lundi 4 août, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Les Etats-Unis sont le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud. Pretoria a averti que le relèvement des droits de douane américains, à partir de jeudi, pourrait lui coûter 100 000 emplois, alors que le taux de chômage dépasse déjà les 30 %. L’impact sur la croissance pourrait être de 0,2 %, a déploré le ministre des affaires étrangères, Ronald Lamola, lors d’une conférence de presse, lundi, alors que le produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 0,1 % au premier trimestre.

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Les droits de douane de 30 % sur les exportations sud-africaines sont les plus élevés d’Afrique subsaharienne et s’inscrivent dans un contexte de relations diplomatiques tendues entre les deux pays. Pretoria s’efforce encore de sceller un accord malgré la « provocation extrême » de la part des Etats-Unis, a assuré Ronald Lamola aux médias. « Notre priorité absolue est de protéger nos industries d’exportation », a déclaré Cyril Ramaphosa dans sa lettre d’information hebdomadaire. « Nous continuerons de collaborer avec les Etats-Unis afin de préserver l’accès au marché pour nos produits. Nous devons également accélérer la diversification de nos marchés d’exportation, notamment en intensifiant le commerce intra-africain », a-t-il ajouté.

Afin d’éviter les droits de douane élevés, l’Afrique du Sud a proposé d’importer du gaz naturel liquéfié (GNL) et certains produits agricoles américains, ainsi que d’investir dans ses industries minières et de recyclage des métaux, a fait savoir le ministère du commerce la semaine dernière. Les nouveaux droits de douane toucheront particulièrement les secteurs de l’agriculture, de l’automobile et du textile qui, selon Pretoria, ne concurrencent pas l’industrie américaine mais la soutiennent. Les exportations sud-africaines ne représentent que 0,25 % du total des importations américaines, d’après Ronal Lamola.

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Le gouvernement a mis en place un bureau d’assistance qui aidera les exportateurs et les producteurs à explorer d’autres marchés dans le reste de l’Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, a déclaré Cyril Ramaphosa. Il fera également avancer le projet de zone de libre-échange pour le continent africain, a-t-il ajouté. Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière des droits de douane de 15 % sur les exportations de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, dont le petit royaume montagneux du Lesotho, dépendant des exportations, qui avait initialement été menacé de droits de douane de 50 %.

Le Monde avec AFP

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