A bord d’un camion chargé de nourriture et d’aide humanitaire, près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 août 2025.

Vendredi 22 août, l’Organisation des Nations unies (ONU) a officiellement déclaré l’état de famine dans la ville de Gaza. Dans une conférence de presse, le chef des opérations humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a dénoncé la responsabilité d’Israël, accusée d’« obstruction systématique » à l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza.

Le ministre des affaires étrangères de l’Etat hébreu a aussitôt dénoncé un « rapport fabriqué “sur mesure” pour la fausse campagne du Hamas », fondé sur des « mensonges », assurant qu’« il n’y a pas de famine à Gaza ». Des sources multiples alertent pourtant depuis plusieurs mois sur les difficultés rencontrées par la population pour se nourrir, dans un territoire soumis depuis près de deux ans à des opérations militaires quasi incessantes. Retour sur les principaux chiffres qui illustrent cette crise humanitaire profonde.

Un anéantissement de la production locale

98 % des terres agricoles détruites

Avant le début de la guerre, la bande de Gaza était grandement autosuffisante en matière alimentaire. Mais depuis octobre 2023, les bombardements, blocus et déplacements de population à répétition ont largement détruit ses capacités de production : selon un rapport de juillet 2025 de l’agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, moins de 2 % des terres agricoles restent exploitables, tandis que la quasi-totalité des bovins et des poules ont péri. La pêche au large a été interdite. Quant aux rares denrées encore disponibles, leur prix a explosé : d’après la chambre de commerce palestinienne, la farine coûte désormais trente fois plus cher qu’avant-guerre.

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