Eviter de détruire la nature pour sauver ce qui peut l’être, ou parier plutôt sur des technologies de réparation à grande échelle ? C’est, à peu près, en ces termes que cette question sera posée à Abou Dhabi, où se tient jusqu’au mercredi 15 octobre le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Entre autres choses, deux motions – chacune étant comme le miroir de l’autre – seront examinées par les membres de l’organisation (Etats, organisations non gouvernementales, etc.) : l’une propose de faire des biotechnologies un instrument de conservation des espèces sauvages, l’autre demande au contraire un moratoire sur les usages de ces nouvelles technologies dans les écosystèmes naturels.

Les nouvelles technologies d’édition du génome ouvrent, de fait, des horizons vertigineux. Les pollinisateurs s’écroulent à cause des pesticides ? Il suffit d’introduire, dans les papillons, les bourdons ou les osmies, des constructions génétiques susceptibles de se propager dans l’ensemble de ces populations (on parle de « forçage génétique », ou gene drive), leur conférant une tolérance aux toxiques présents dans l’environnement.

Lire l’entretien avec Philippe Grandcolas | Article réservé à nos abonnés « On assiste à un effondrement silencieux des populations d’insectes, il est complètement fou que l’on n’en parle pas plus »

Les forêts boréales sont menacées par les ravageurs poussés vers le nord par le réchauffement ? Replantons des forêts d’essences modifiées génétiquement pour résister à cette pression. Une espèce invasive menace la faune endémique d’un archipel lointain ? On peut introduire une mutation délétère chez quelques individus de l’espèce ciblée pour qu’elle soit éradiquée en quelques générations.

Dans un laboratoire de Phytoform Labs, une entreprise spécialisée dans l’édition génétique pour l’agriculture, à Harpenden, au nord de Londres, le 26 juin 2025.

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