Tuée dans la nuit du Nouvel an par son mari, la mémoire d’Isabelle Mortaigne a été saluée lors d’un hommage de ses proches et sa famille.
Une cérémonie à laquelle la ministre déléguée Aurore Bergé, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a également assisté.
Un féminicide, « ce n’est pas un fait divers, […] c’est un fait de société », a lancé la représentante du gouvernement.

Environ trois cents personnes se sont rassemblées ce mercredi soir à Hautmont (Nord) pour rendre hommage à Isabelle Mortaigne. Cette quinquagénaire avait été tuée dans la nuit du Nouvel an, entraînant la mise en examen de son mari pour homicide volontaire. Organisé à 18 heures sous la neige, le rassemblement s’est tenu devant la mairie, en présence d’Aurore Bergé, la ministre déléguée chargée de l’Égalité femmes-hommes.

« Chacun d’entre nous peut prendre sa part »

Famille, proches et anonymes ont déposé des roses blanches à côté de la photo de la victime, qui habitait Hautmont (Nord). Une grande banderole a été accrochée sur la façade de la mairie : « En souvenir d’Isabelle Mortaigne ». 

Aurore Bergé a insisté sur « l’urgence à agir » : « Chacun d’entre nous peut prendre sa part (…), on doit être en capacité de voir des signaux d’alerte, on doit pouvoir tendre une main, on ne doit pas monter le son de la télé quand on entend à côté de chez soi qu’une femme est peut-être victime de violences ».  

Un féminicide, « une femme qui meurt sous les coups de son compagnon ou de son ex-compagnon, ce n’est pas un fait divers, ça ne doit pas faire une demi-ligne dans un journal. C’est un fait de société », a lancé la représentante du gouvernement devant la presse à l’issue de l’hommage. « Il faut qu’on soit une société de confiance et une société de vigilance sur la question des violences (…), sinon on n’arrivera pas à remporter ce combat », a ajouté la ministre. 

Le corps d’Isabelle Mortaigne, aide à domicile âgée de 52 ans, avait été retrouvé le 1ᵉʳ janvier par les pompiers au domicile familial à Hautmont après l’« appel d’un homme qui, sur place, indiquait avoir tué son épouse », selon le récit de la procureure de Valenciennes. Elle avait « reçu plusieurs coups sur l’ensemble du corps ». Son mari, âgé de 49 ans, avait été interpellé sur place et « ne présentait aucun antécédent judiciaire », selon le parquet.

En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur publié fin novembre.


TD avec AFP

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