Plus de 380 biens de luxe, saisis ou confisqués par la justice, ont été vendus jeudi à Bordeaux.
La grande majorité des lots étaient issus de procédures pénales.
Plus de 888.000 euros ont été récoltés au profit de l’État.

Caisses de grands crus, sacs Chanel, bijoux et voitures de luxe ont été mis aux enchères jeudi 4 juillet à Bordeaux. Les quelque 380 biens vendus au profit de l’État étaient saisis ou confisqués par la justice. 

Les enchères organisées par le Domaine de la direction générale des Finances publiques, pour le compte de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), ont rapporté plus de 888.000 euros.

Des grands crus à un « prix d’abandon »

La grande majorité des lots étaient issus de procédures pénales menées par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux pour des affaires de blanchiment, d’escroquerie et d’infractions financières ou de trafic de stupéfiants.

Les enchères ont débuté avec la vente d’une Ferrari rutilante F430 Spider, avec peu de kilomètres au compteur, saisie en avril et vendue pour 97.000 euros, tandis qu’une Maserati noire GranCabrio Sport, mise à prix à 45.000 euros, n’a pas trouvé preneur. Les offres d’achat, en particulier sur Internet, se sont en revanche multipliées pour des sacs Chanel ou Louis Vuitton, ainsi que des montres de luxe qui ont vu leur prix monter en flèche.

Outre des bijoux et pièces en or, de très nombreux grands crus, dont des Bordeaux, étaient proposés à des « prix très abordables », voire à un « prix d’abandon ». Pour des bouteilles du Château Cheval Blanc, un célèbre vin classé de Saint-Emilion, ou du Château Pape Clément dans les Graves, « ce sont des petits prix quand même », soulignait aux timides enchérisseurs de la salle l’expert en vins et alcools Pascal Kuzniewski.

L’idée, c’est de dire que le crime ne paie pas.

Vanessa Perrée, directrice de l’Agrasc.

« L’idée, c’est de dire que le crime ne paie pas. C’est une sanction pénale rapide qui prive le délinquant de son patrimoine », explique Vanessa Perrée, directrice générale de l’Agrasc. Ces ventes permettent notamment de « réduire les coûts de conservation des scellés », d’abonder « le budget de l’État pour payer les services qui luttent contre le crime » et « d’indemniser les victimes », ajoute la magistrate, décrivant « un cercle vertueux ». En 2023, l’Agrasc a vendu environ 4000 biens pour 19 millions d’euros.


Yoanna HERRERA avec l’AFP

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