
La rencontre entre Bouchra Khalili et le Festival d’automne s’imposait comme une évidence : voilà des années que la plasticienne, native de Casablanca et âgée de 50 ans, dialogue avec le théâtre ; ses fantômes oubliés, surtout. « La tradition marocaine de la transmission orale, j’en suis très imprégnée. Dans le cercle de spectateurs, appelé la “halqa”, le conteur raconte une histoire de façon distanciée, très subtile dans sa simplicité : c’est typiquement le genre de situation que j’aime, à la fois simple et d’une grande sophistication. Et le théâtre, c’est ça. Cette réalité paradoxale, fabriquée. Je cherche à être dans la distance, sans jamais renoncer à la fable. »
Avec son projet Astérismes, l’artiste, couronnée en 2017 du prix Ibsen, investit trois théâtres avec ses vidéos et installations : le T2G de Gennevilliers (du 25 septembre au 26 octobre), l’Odéon – Ateliers Berthier (du 2 au 26 octobre) et le Théâtre de la Ville (du 22 au 29 octobre). Ils s’ouvrent tour à tour à elle, composant un voyage mental dans son univers au fil de « trois projets en lien très fort », qui interrogent « ce que le théâtre fait aux images en mouvement », résume cette cinéphile, passionnée de Glauber Rocha, de Rainer Werner Fassbinder et d’Akira Kurosawa, et cofondatrice de la cinémathèque de Tanger avec la plasticienne Yto Barrada.
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