Jérôme Valcke, à Zurich (Suisse), le 30 mai 2015.

Le parquet suisse vient d’ôter une nouvelle épine du pied de Jérôme Valcke. Selon nos informations, confirmées par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC), ce dernier a classé, vendredi 4 octobre, une procédure pénale ouverte en novembre 2015 contre l’ex-secrétaire général français de la Fédération internationale de football (FIFA), pour « gestion déloyale », « éventuellement abus de confiance » et « détérioration de données ».

Dans le cadre de cette enquête judiciaire du MPC qui comporte plusieurs volets, une perquisition avait été menée, en mars 2016, au domicile suisse de M. Valcke, ancien numéro 2 de la FIFA (2007-2015) et suspendu par le comité d’éthique de la Fédération internationale de « toutes activités relatives » au ballon rond jusqu’en 2032, notamment pour « conflits d’intérêts » et pour avoir « accepté et distribué des ­cadeaux et autres avantages ».

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Le MPC s’était d’abord polarisé sur les accusations de « gestion déloyale » émises auprès de plusieurs médias, dont Le Monde, contre M. Valcke, en septembre 2015, par le consultant israélien Benny Alon dans le cadre de la billetterie du Mondial brésilien de 2014. Des accusations qui avaient poussé la FIFA, alors présidée par Sepp Blatter, à relever de ses fonctions « avec effet immédiat » son secrétaire général puis à le licencier début 2016.

M. Alon avait accusé M. Valcke de lui avoir réclamé, en 2013, la moitié des profits à venir sur les 2 400 places allouées par la FIFA à la société suisse JBS. Des billets que M. Alon comptait revendre à un prix bien supérieur, maximisant leurs profits à tous les deux.

Aucun préjudice pour la FIFA

M. Alon avait assuré aux médias avoir entreposé, dans une valise, une « avance, une somme à six chiffres » pour la livrer, en avril 2013, à M. Valcke. Mais ce dernier, « trop occupé », et en plein divorce, a décliné le rendez-vous, selon M. Alon.

Sur ce volet, le MPC a considéré en substance qu’on ne pouvait reprocher à M. Valcke d’avoir manqué de loyauté envers la FIFA. Si le parquet estime que M. Alon a bien fait une proposition à M. Valcke, il n’en est résulté aucun préjudice pour la FIFA. Même si, selon le MPC, M. Valcke n’a pas rejeté l’offre de « manière univoque, car en tout cas du point de vue d’Alon, la participation aux bénéfices offerte restait manifestement d’actualité » en septembre 2013.

M. Valcke doit toutefois supporter un tiers des frais de procédure (20 000 francs suisses). Car, selon le parquet, il a « omis, au moins par négligence de prévenir » la FIFA de la proposition de M. Alon, qu’il assure ne pas avoir acceptée, violant ainsi son devoir de loyauté et les règles internes de la FIFA.

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