Antonie Formanova (Zdenka Havlickova) et Daniel Kadlec (Guido Battaglia), dans « Fille de la nation », réalisée par Cristina Grosan et Matej Chlupacek.

CANAL+ – À LA DEMANDE – SÉRIE

Le sort de Zdenka Havlickova ne fut pas plus cruel que celui de millions d’Européennes au XIXe siècle. A 18 ans, elle tombe amoureuse d’un homme qu’on lui interdit d’épouser. Devenue objet de scandale, elle en est brutalement séparée et condamnée à une claustration qui ne disait pas son nom. Cinq ans plus tard, en 1872, elle meurt de tuberculose.

Dans l’histoire tchèque, ce destin exemplaire et banal a pris une place singulière, qui vaut aujourd’hui à Zdenka Havlickova d’accéder au rang d’héroïne de série. Fille de la nation, première production du groupe Canal+ en langue tchèque, met en scène cette vie interrompue, broyée par la maladie, le patriarcat et – c’est là que la série se distingue du tout-venant – le sentiment national tchèque.

Brocardant les grandes figures de cette cause, à commencer par Frantisek Palacky, l’artisan de la renaissance nationale tchèque, ici montré comme un notable mal emperruqué, Fille de la nation s’aventure dans les coulisses du récit national avec, pour guides, les pionniers de la fiction historique anachronique, Sofia Coppola (Marie-Antoinette) ou le scénariste australien Tony McNamara (La Favorite, The Great). La tentative est instructive, pour qui ne sait pas grand-chose de l’histoire tchèque, parfois émouvante (la phtisie fait toujours son effet) et souvent frustrante.

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