Claude Hury, cofondatrice de l’association Ultime liberté, lors d’un rassemblement de supporteurs devant le tribunal judiciaire, à Paris, le 15 septembre 2025.

« J’assume », glisse Yves Janvier, 89 ans, jeudi 2 octobre, au sortir du Palais de justice de Paris. Le pas alerte, le teint hâlé, l’ancien ingénieur toulousain est le doyen des douze prévenus, tous membres ou anciens membres de l’association Ultime liberté, contre lesquels la procureure Dorothée Branche a requis, jeudi, des peines de prison avec sursis allant de trois à dix-huit mois pour « importation, détention ou complicité d’acquisition de substance illicite ».

M. Janvier et onze autres « petits vieux », comme les a présentés une avocate de la défense, comparaissent depuis le 15 septembre devant le tribunal correctionnel pour avoir aidé des dizaines de personnes à mettre fin elles-mêmes à leurs jours en leur permettant de se procurer à leur demande du pentobarbital, un barbiturique dont la vente est interdite en France depuis 1996, sauf aux vétérinaires ou dans le cadre de certaines préparations hospitalières.

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Les trois semaines d’audience ont été pour l’association Ultime liberté – à travers le procès de ses membres – l’occasion de défendre le droit au suicide pour des personnes, malades ou non, disposant de leur pleine conscience. Cités comme témoins par la défense, plusieurs partisans de l’aide à mourir ont défilé à la barre. Parmi eux, la docteure Véronique Fournier, autrice d’un livre, Sept vieilles dames et la mort (Michalon, 2024), est venue défendre une loi qui permettrait à des personnes en très grande vieillesse de décider dans un cadre médical de demander à être aidées à mourir. Le philosophe André Comte-Sponville s’est fait l’apôtre de la liberté pour soi-même de décider de mourir. « Il faut mener deux combats à la fois : autoriser le suicide assisté et combattre le fléau du suicide », a-t-il expliqué.

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