Plus de 200 congres, aussi appelés des anguilles de mer, se sont échoués en quelques jours sur le littoral du sud du Finistère.
Plusieurs villes ont fermé l’accès à leurs plages alors que les touristes continuent à profiter des vacances d’été.
La raison de ce phénomène reste un mystère, plusieurs pistes sont explorées par les scientifiques.

De gros poissons échoués sur le sable à perte de vue : c’est ce qu’ont d’abord découvert les autorités jeudi 22 août sur le littoral du sud du Finistère. Depuis, des cas d’échouages de congres, semblables à des anguilles de mers, se multiplient dans la région.

Ce phénomène est d’une ampleur si importante qu’il a conduit le maire de Concarneau à fermer l’accès aux plages de sa commune. « Les baignades et promenades sont interdites du lundi 26 août 2024 jusqu’à nouvel ordre », précise la ville dans un arrêté. Le maire, Marc Bigot, évoque même un « risque sanitaire », alors que le ramassage des cadavres a commencé. 

Plusieurs autres communes bretonnes connaissent, elles aussi, ces échouages de congres sur leurs plages, comme à Bénodet, Fouesnant, le Guilvinec ou encore Combrit. Des habitants ont rapporté une forte odeur dans la zone.

Des microalgues à l’origine de l’asphyxie des poissons ?

La raison de ce phénomène reste inconnue. La station marine de Concarneau évoque plusieurs hypothèses, tour à tour étudiées. Des pêcheurs auraient d’abord pu rejeter à la mer des congres péchés. Problème : cela ne correspond pas au grand nombre de poissons retrouvés morts. Une deuxième explication résiderait dans le cycle de reproduction. Après avoir pondu leurs œufs, les anguilles de mer meurent. Mais les premières analyses effectuées sur les cadavres écartent là aussi cette hypothèse. Reste alors l’idée d’une maladie qui affecterait particulièrement ces poissons sans écailles. Mais le congre n’est pas la seule espèce concernée : certaines communes ont rapporté des échouages de bars, de dorades et même de homards.

L’explication la plus probable est finalement celle des microalgues. En se développant, elles auraient utilisé beaucoup d’oxygène et ainsi asphyxié les poissons de la zone. Un bloom, c’est-à-dire une forte prolifération de ces planctons, a en effet été détecté la semaine dernière dans la baie de Concarneau, rendant même l’eau marron à certains endroits. L’Ifremer, un institut dédié à la recherche sur l’océan, continue ses analyses, pour que le mystère soit enfin levé.


Zoe SAMIN

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