Un décret interministériel publié samedi autorise la réutilisation d’eaux usées au sein d’installations agricoles et industrielles classées et dans des sites nucléaires.
Objectif : réduire la pression sur cette ressource.
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Initiatives environnementales
Éviter la pénurie et satisfaire le plus grand nombre. Samedi 15 mars, le gouvernement a publié un décret interministériel autorisant la réutilisation d’eaux usées au sein d’installations agricoles et industrielles classées et dans des sites nucléaires, dans le but de réduire la pression sur cette ressource. Il « permet l’utilisation d’eaux impropres à la consommation humaine pour certains usages domestiques, en remplacement de l’eau potable, lorsque la qualité de ces eaux n’a aucune influence, directe ou indirecte, sur la santé des usagers ».
Diverses activités agricoles et industrielles
Ce texte permet de réutiliser des eaux usées traitées et des eaux de pluie au sein de sites nucléaires et des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Ces dernières recouvrent diverses activités agricoles et industrielles (élevages, silos agricoles, éoliennes, chimie, ciment, textile, papier, etc.) pouvant avoir des impacts (pollution de l’eau, de l’air, des sols, etc.) ou présenter des dangers (incendie, explosion, etc.).
Pour les ICPE et pour les « installations nucléaires de base » (réacteurs, installations liées au combustible nucléaire, stockage de matières radioactives, NDLR), le décret « précise qu’un arrêté détermine les critères de qualité et les conditions techniques à satisfaire lorsque ces eaux sont utilisées pour les usages domestiques mentionnés (lavage du linge, des sols intérieurs, évacuation des excreta (substances organiques, NDLR), alimentation de fontaines décoratives, nettoyage des surfaces extérieures, arrosage des jardins potagers et des espaces verts) ».
Le principe de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) est d’ajouter en sortie de station d’épuration des traitements additionnels permettant d’éliminer les agents pathogènes, afin, au lieu de rejeter l’eau dans le milieu naturel, de la recycler et de la réutiliser. Selon le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), établissement public, la France n’utilise que 1% du potentiel en REUT, contre 80% de ce potentiel exploité en Israël, 14% en Espagne et 10% en Italie.