Le premier ministre français, François Bayrou, à Paris le 10 juillet 2025.

François Bayrou a assuré, jeudi 10 juillet, que le gouvernement allait tenir son objectif de faire passer le déficit à 4,6 % en 2026, contre 5,8 % actuellement, alors que la présentation d’un plan de redressement des finances publiques est attendue le 15 juillet.

Le déficit est « à 5,8 % » du produit intérieur brut (PIB), « nous allons cette année passer à 5,4 % et l’année prochaine, c’est le budget que nous allons annoncer, (…) nous allons aller vers 4,6 % », a affirmé le premier ministre sur LCI. « Le gouvernement va dire ce que sont les contraintes, les efforts nécessaires, les décisions à prendre pour qu’on se tire de ce piège mortel », a affirmé le premier ministre, sans vouloir dévoiler ses pistes.

« Il peut y avoir ici ou là des efforts particuliers, mais je ne crois pas que ce soit par l’impôt qu’on résout des problèmes », a tout de même ajouté M. Bayrou. « Je veux que tout le monde participe » à l’effort d’économie d’environ 40 milliards d’euros pour le prochain budget de la France, a ajouté le chef du gouvernement, en disant ne pas vouloir « qu’il y ait des catégories ciblées et d’autres qui ne le sont pas », mais « avec un effort de justice qu’il va falloir évidemment mettre en place ». « Si la prospérité venait des impôts, puisque nous avons les impôts les plus importants du monde, nous serions les plus riches du monde », a-t-il martelé, en appelant au « bon sens ».

Mardi, la Cour des comptes avait publié un rapport appelant à « reprendre le contrôle » des finances publiques et préconisant des efforts budgétaires « très exigeants » lors des prochaines années. « Le report des efforts n’est plus possible, alors que la charge de la dette publique a déjà doublé entre 2020 et 2024 et devrait devenir le premier poste de dépense de l’Etat d’ici la fin de la décennie, devant l’éducation nationale et la défense », écrivait l’institution indépendante présidée par Pierre Moscovici.

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Proposer « la banque de la démocratie »

Interrogé également sur la possibilité d’instaurer un scrutin proportionnel aux élections législatives – une réforme souhaitée par le premier ministre mais qui divise ses soutiens –, François Bayrou a proposé que les Français puissent « choisir » par « référendum » tout en rappelant que c’est au président de la République d’engager ou non un référendum.

Le premier ministre s’est aussi dit « déterminé à proposer la banque de la démocratie », qui pourrait selon lui être « adossée à la Caisse des dépôts et consignations », et qui doit permettre aux partis politiques de se financer.

Cette banque doit « prendre en charge le prêt que vous auriez obtenu autrement auprès de banques privées », a expliqué le premier ministre, dont c’est un cheval de bataille depuis longtemps. M. Bayrou, qui « espère présenter ce projet avant l’automne », y voit une manière d’introduire davantage de « justice » dans le système de financements des partis, alors que certaines formations, à commencer par le Rassemblement national, éprouvent des difficultés à obtenir des prêts pour leurs campagnes.

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Le Monde avec AFP

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