Le Premier ministre s’est défendu avec virulence mercredi au sujet de ce qu’il savait ou non sur l’affaire Bétharram, lors de son audition par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale.
Comme François Bayrou lui-même, le vice-président du RN Sébastien Chenu a fustigé ce jeudi sur TF1 une « instrumentalisation » de ce drame par La France insoumise.
Il reproche en particulier au corapporteur insoumis Paul Vannier une « indécence totale » dans certaines mises en cause du chef du gouvernement.

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Violences et abus sexuels au collège-lycée de Bétharram

L’audition s’est étirée jusque tard dans la nuit, 5 heures 30 d’échanges dans une ambiance électrique. Le Premier ministre François Bayrou a vivement rejeté mercredi 14 mai des accusations de mensonge ou d’intervention devant la justice (nouvelle fenêtre) face à la commission parlementaire née dans le sillage de l’affaire Bétharram. Il s’en est pris en particulier au corapporteur LFI Paul Vannier, qu’il a accusé de « manipulation » et de « malhonnêteté ». Cette session de questions « ressemblait davantage à un procès de Moscou », a abondé ce jeudi le vice-président du RN Sébastien Chenu, dans « Bonjour ! La matinale TF1 ». 

Le député du Nord a d’abord refusé de se prononcer sur les arguments avancés par le chef du gouvernement. Ce dernier devait s’expliquer sur son niveau de connaissance des violences physiques et sexuelles (nouvelle fenêtre) survenues au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, près de son fief de Pau et où ses propres enfants ont été scolarisés. Sébastien Chenu a expliqué ne pas avoir de « jugement sur le fond de (sa) position (nouvelle fenêtre)« , et avoir « tendance à donner du crédit à la parole publique du Premier ministre ». « En revanche, cette audition m’a mis assez mal à l’aise, parce que pour moi, elle ressemblait davantage à un procès de Moscou », a poursuivi le parlementaire, assurant ne pas être pour autant « un avocat de François Bayrou ».

LFI chercherait à « coller une balle au Premier ministre »

Il a affirmé en particulier avoir ressenti « de la nausée » à la question de Paul Vannier portant sur une gifle infligée par le Premier ministre à un jeune garçon à Strasbourg en 2002. Le député LFI a semblé s’interroger s’il fallait y voir une culture d’acceptation de la violence, tandis que François Bayrou a évoqué un geste de « père de famille ». Pour Sébastien Chenu, la question de l’élu insoumis recoupe « des logiques disant que si le Premier ministre, il y a vingt-cinq ans, avait donné une claque à un enfant pendant une campagne électorale, cela pouvait légitimer le fait qu’il ait caché des crimes pédocriminels (nouvelle fenêtre)« . « C’est un naufrage », a-t-il taclé. 

Le vice-président du RN a plus largement fustigé « l’instrumentalisation d’un drame », derrière lequel « il y a des victimes », par « l’extrême gauche ». Avec selon lui l’objectif de « dézinguer » François Bayrou, « coller une balle au Premier ministre et en coller une autre à l’enseignement catholique (nouvelle fenêtre)« , a-t-il lancé, fustigeant « une indécence totale ».

Il a aussi tenté de justifier la discrétion relative de son parti sur cette affaire de violences physiques et sexuelles (nouvelle fenêtre), qui compte quelque 200 plaintes, affirmant que « d’abord, c’est une affaire en cours ». « Il y a des centaines de victimes dont il faut respecter la douleur et la parole, prendre très au sérieux évidemment ce sujet, (…) mais on peut en parler sans chercher à instrumentaliser », a-t-il plaidé. Avant de se placer de nouveau en porte-à-faux de la « volonté de l’extrême gauche de tout conflictualiser » selon lui, « de faire de tout sujet de société un conflit politique ».

M.L.

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