François Bayrou, lors de l’université d’été du MEDEF, à Paris, le 28 août 2025.

François Bayrou entame une série de consultations des partis politiques, lundi 1er septembre, à une semaine du vote de confiance qu’il sollicite de l’Assemblée nationale autour de la question budgétaire, qui pourrait sceller le sort de son gouvernement en raison d’un rapport de force très défavorable au premier ministre.

Le chef du gouvernement doit recevoir à Matignon lundi à 17 heures les représentants du Parti communiste (PCF), son secrétaire national Fabien Roussel et le président du groupe à l’Assemblée, Stéphane Peu. Suivront mardi et mercredi les représentants des partis soutenant la coalition présidentielle, mais aussi ceux de Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, du Rassemblement national, de l’Union des droites pour la République, le parti d’Eric Ciotti, puis du groupe centriste de l’Assemblée Libertés, indépendants, outre-mer et territoires. Le Parti socialiste se rendra à Matignon jeudi matin, suivi de l’Union des démocrates et indépendants, présidé par Hervé Marseille. La France insoumise et les Ecologistes ont pour leur part refusé d’honorer cette invitation.

Après avoir créé la surprise en annonçant soumettre à un vote de confiance son gouvernement le 8 septembre, avant même le début des discussions budgétaires, François Bayrou apparaît plus qu’en sursis à Matignon. Dimanche, il a de nouveau défendu sa position lors d’un entretien accordé aux quatre chaînes d’information en continu, estimant notamment que la question en jeu lors de ce vote n’était pas « le sort du premier ministre » mais celui de la France. « Aucune politique courageuse possible » sans « accord minimal » sur le « diagnostic », a également répété dimanche le chef du gouvernement.

Interrogée sur Radio Classique sur une possible chute du gouvernement, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE) et ancienne ministre de l’économie (2007-2011), estime que « tous les risques de chute de gouvernement dans tous les pays de la zone euro sont préoccupants (…). Ce que j’ai pu observer depuis six ans [à la tête de la BCE], c’est que les développements politiques, la survenance de risques politiques, ont un impact évident sur l’économie, sur l’appréciation par les marchés financiers des risques-pays et par conséquent sont préoccupants pour nous ».

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Le PS propose un budget différent

Les chances de compromis paraissent minces, M. Bayrou ayant considéré que les propositions budgétaires du PS signifiaient que « rien » n’était fait pour réduire l’endettement. Le parti à la rose, qui se dit volontaire pour prendre la suite de François Bayrou à Matignon après sa chute probable, propose notamment de réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, environ deux fois moins que les 44 milliards visés par le gouvernement.

Au programme : 14 milliards d’économies « sans mettre à contribution les travailleurs et les services publics », et 26,9 milliards de recettes nouvelles, pesant « d’abord sur les grandes fortunes ».

François Bayrou a présenté le 15 juillet les grandes lignes de son projet de budget comprenant 43,8 milliards d’euros d’effort financier via un certain nombre de mesures – « année blanche fiscale », gel des prestations sociales – dont la plus commentée est la suppression de deux jours fériés sans contrepartie rémunératrice.

Le chef du gouvernement devra, en cas de vote négatif le 8 septembre, présenter la démission de son gouvernement, moins d’un an après avoir succédé à Michel Barnier, renversé par une motion de censure sur les textes budgétaires.

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Le Monde avec AFP

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