
Sera-t-il censuré sur son projet de budget à 44 milliards d’euros d’économies ? Le premier ministre, François Bayrou, tient une conférence de presse lundi 25 août à 16 heures, marquant la rentrée politique. Depuis l’annonce des orientations budgétaires, le 15 juillet, pour réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies par le biais de nombreuses mesures – année blanche fiscale, gel des pensions et prestations sociales, suppression de deux jours fériés… –, le premier ministre fait face à une menace de censure brandie par la gauche et le Rassemblement national.
Il doit aussi affronter des appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux et les messageries, et soutenus par la France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, qui a dit espérer « la grève générale ». Les écologistes et les communistes soutiennent également cet appel. Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a dit vouloir l’« accompagner ».
Circonspects vis-à-vis de ce mouvement « nébuleux », selon Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui évoque la crise des « gilets jaunes », les syndicats de salariés, opposés au budget Bayrou comme au projet gouvernemental de réformer à nouveau l’assurance-chômage, réfléchissent à leurs moyens d’action, avant une intersyndicale prévue pour le 1er septembre. Sans attendre, plusieurs unions départementales et fédérations de la CGT et de Solidaires – SUD-Rail et SUD-Industrie – ont prévu de se mobiliser le 10 septembre.
« Tout le monde a le droit de protester, mais je ne crois pas que, devant une telle crise, la réponse des Français puisse être de bloquer le pays », a jugé M. Bayrou dans des propos rapportés par La Tribune Dimanche.
Pour le PS, « en l’état, rien ne va et c’est la censure assurée »
Si les quelque 44 milliards d’économies sont « intangibles », « les mesures peuvent toutes être discutées. J’ai dit que j’étais prêt à entendre d’autres propositions ; sur les jours fériés, par exemple, peut-être d’autres dates sont-elles possibles. Mais la seule chose pour moi qui n’est pas possible, c’est qu’on renonce à la prise de conscience et à la volonté de sortir du piège infernal dans lequel nous sommes, celui du surendettement », a récemment insisté M. Bayrou auprès de l’Agence France-Presse (AFP).
Le premier ministre, qui a été reçu par Emmanuel Macron jeudi à Brégançon, dans le Var, est notamment attendu sur les contours de la « contribution des plus fortunés » évoquée le 15 juillet. Il est « prêt à bouger » sur le sujet, assure un de ses soutiens à l’AFP, alors que des membres du MoDem rappellent leur opposition à la suppression de l’ISF en 2017.
Suffisant pour s’entendre avec le PS ? « En l’état, rien ne va et c’est la censure assurée », a réaffirmé dimanche le député Arthur Delaporte, sur BFM-TV ajoutant que les socialistes présenteraient des « propositions alternatives » dans les « prochains jours ».
Avant la reprise des travaux parlementaires prévue le 22 septembre, les rentrées politiques se poursuivent cette semaine. Après les écologistes, communistes et LFI ce week-end, le PS réunit ses troupes de jeudi à samedi à Blois.
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De nombreuses personnalités – Edouard Philippe, Bernard Cazeneuve ou encore le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau – s’exprimeront lors de l’université d’été du Laboratoire de la République présidé par l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer. Gérald Darmanin organise sa rentrée le week-end prochain, de même qu’Eric Ciotti, Laurent Wauquiez, David Lisnard, les centristes de l’UDI ou encore le parti Reconquête d’Eric Zemmour. Les Républicains et leur nouveau président M. Retailleau se réuniront les 6 et 7 septembre.