François Hollande à l’Assemblée nationale, le 25 juin 2025.

François Hollande, redevenu député PS, votera la motion de censure contre le gouvernement Bayrou déposée par le groupe socialiste, pour participer au « coup de semonce » sur les retraites, mais il est prêt à l’avenir à soutenir des mesures concernant les femmes ou la pénibilité si l’exécutif les présente au Parlement.

« J’ai une position de principe : ne pas ajouter de l’instabilité à l’immobilisme. Je suis donc opposé à toute précipitation du calendrier électoral », a d’abord défendu, samedi 28 juin dans Le Parisien, l’ancien président de la République, défavorable à ce que le nouveau gouvernement soit censuré (il avait voté la censure de Michel Barnier).

« Mais je comprends la démarche du groupe socialiste d’adresser un coup de semonce au gouvernement, qui a manqué à son engagement de déposer un texte sur les retraites au lendemain du “conclave”. Donc, je voterai la motion de censure dès lors que le RN [Rassemblement national] ne s’y associera pas », a ajouté le député de Corrèze.

L’ensemble du groupe PS a déposé une motion de censure, reprochant à François Bayrou de ne pas avoir mis en débat au Parlement, après l’échec du « conclave » entre syndicats et patronat, un texte permettant de débattre de l’âge légal de départ à la retraite.

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Un vote symbolique

Cette motion devrait être soumise au vote mardi, selon plusieurs sources parlementaires, mais n’a aucune chance de recueillir les 289 suffrages nécessaires, en l’absence des voix du RN qui renvoie une éventuelle censure aux débats budgétaires de l’automne.

François Bayrou s’est dit, de son côté, prêt à « trancher » à la place des partenaires sociaux s’ils ne s’accordaient pas d’ici à la « mi-juillet », et à mettre certaines mesures en débat même sans accord global, en intégrant par exemple des points de consensus au projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS) qui sera débattu à l’automne.

Devant la presse, il avait défendu des « avancées » déjà actées, comme l’amélioration du calcul de la retraite pour les femmes ayant eu des enfants ou l’abaissement de l’âge de départ sans décote, à 66 ans et demi contre 67 ans actuellement.

« Pour la suite, je soutiendrai toutes mesures favorables pour les retraites des femmes, pour l’abaissement de l’âge de départ sans décote, et surtout pour la reconnaissance de la pénibilité si le gouvernement venait à les reprendre malgré l’obstruction du patronat », a déclaré François Hollande, samedi.

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Sur le volet international, l’ancien président de la République s’inquiète par ailleurs du recul des valeurs démocratiques. « Si nous n’entravons pas ce processus, les conflits s’installeront durablement. C’est le rôle de l’Europe et de la France en particulier que de l’enrayer. Et non pas de le subir », a-t-il expliqué, reprochant aux Européens de ne pas être assez fermes face au président des Etats-Unis, Donald Trump.

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Le Monde avec AFP

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