Incendie de forêt aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), le 8 juillet 2025.

Chef de l’équipe Physique et écologie du feu au sein de l’unité d’Ecologie des forêts méditerranéennes à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) à Avignon, François Pimont, ingénieur de recherche, modélise les incendies qui toucheront la France dans les décennies à venir. Sous l’effet du réchauffement climatique, ils seront plus nombreux dans les régions déjà exposées et gagneront du terrain. La saison sera également plus longue.

Vous travaillez sur les incendies que connaîtra la France demain, que prévoyez-vous ?

Sur la base d’une trajectoire d’augmentation des températures de 4 °C d’ici à la fin du siècle, ces feux devraient avoir augmenté de 70 % en 2050 par rapport aux deux décennies que nous venons de vivre, et pourraient plus que doubler à la fin du siècle. Voire tripler, si le scénario d’augmentation des températures dépasse les 4 °C.

Ces feux seront-ils toujours localisés dans le sud du pays, comme ils le sont majoritairement aujourd’hui ?

Nos travaux montrent qu’ils devraient connaître simultanément une expansion spatiale doublée d’une intensification de leur nombre et de leur taille dans les territoires déjà exposés du Sud-Est, du Sud-Ouest et du Centre-Ouest. Ainsi les 15 départements du Sud-Est qui subissent aujourd’hui la majorité des incendies estivaux vont enregistrer les deux tiers de l’augmentation attendue des feux. Le dernier tiers se propagera sur de nouveaux territoires.

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