• Les États-Unis ont frappé trois sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.
  • Des bombardiers B-2 ont largué une douzaines de bombes sur ces cibles.
  • Donald Trump a assuré que ces installations étaient « complètement détruites ».
  • Le point sur la situation.

Suivez la couverture complète

Guerre Israël-Iran : les États-Unis ont frappé

Après de longues heures de flou, Donald Trump est passé à l’acte. Dans la nuit de samedi à dimanche, l’armée américaine a frappé trois sites nucléaires iraniens considérés comment des cibles prioritaires pour stopper le programme de Téhéran, suspecté de vouloir acquérir la bombe atomique. Des bombardiers, vraisemblablement des modèles furtifs de type B-2, ont largué une douzaine de bombes sur les installations nucléaires. Ces dernières ont été « complètement détruites », a assuré Donald Trump lors d’une déclaration depuis la Maison Blanche, ce dimanche à l’aube.

Voici ce que l’on sait de l’opération menée dans la nuit. 

Quels sites frappés ?

Selon Donald Trump, les bombardiers ont américains ont frappé trois des principaux sites nucléaires iraniens : Ispahan, Natanz et Fordo, sur lequel a été larguée une « charge complète de bombes ». Construite en violation des résolutions de l’ONU, l’installation souterraine de Fordo (centre) a été présentée par Téhéran comme une usine d’enrichissement d’uranium à taux élevé pouvant accueillir quelque 3.000 centrifugeuses. C’est là qu’avaient été détectées début 2023 des particules d’uranium enrichies à 83,7%. 

L’usine de Natanz (centre), elle, est sans doute le plus connu des sites nucléaires iraniens. Son existence a été révélée en 2002. Elle compte deux bâtiments, l’un souterrain, l’autre en surface, pour un total de près de 70 cascades de centrifugeuses – soit plus de 10.000 de ces machines utilisées pour enrichir l’uranium. L’installation d’Ispahan (centre) est pour sa part une usine de conversion. Elle permet de produire des gaz nécessaires à l’enrichissement d’uranium.

Quelles armes utilisées ?

Lors de sa déclaration, Donald Trump n’a pas spécifié les armes employées pour frapper les sites nucléaires. Mais compte tenu de la configuration souterraine de Fordo, des bombes anti-bunker de type GBU-57 ont probablement été larguées. Ces ogives de 13 tonnes peuvent s’enfoncer jusqu’à 60 mètres de profondeur avant d’exploser, d’après l’armée américaine. Des moyens dont Israël ne disposait pas. 

S’agissant des avions, les seuls appareils en mesure de transporter des GBU-57 (deux par avion) sont les bombardiers américains furtifs B-2 Spirit. Avant l’attaque de dimanche, des sites de suivi de vols et le New York Times avaient rapporté que plusieurs de ces aéronefs étaient partis des États-Unis, vers l’ouest, en direction du Pacifique. Ces bombardiers peuvent voler sur 9.600 kilomètres sans ravitaillement et sont faits pour « pénétrer les défenses de l’ennemi les plus sophistiquées et menacer ses cibles les plus importantes et les plus solidement défendues », d’après l’armée américaine. 

« Aucune hausse des niveaux de radiation n’a été signalée » aux abords des trois sites nucléaires iraniens visés par les frappes aériennes américaines, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique. Pas d’effet radioactif détecté non plus dans les pays du Golfe.

Qu’a dit Donald Trump ?

L’Iran doit « maintenant accepter de mettre fin à cette guerre », a sommé Donald Trump dans un premier temps, jugeant que « l’heure de la paix a sonné ». Puis, lors de son discours à la Nation, le président américain a assuré que les installations visées avaient été « complètement détruites ».

Donald Trump a également mis en garde l’Iran. « Rappelez-vous qu’il reste de nombreuses cibles, celle de ce soir était de loin la plus difficile de toutes […] Mais si la paix ne vient pas rapidement, nous viserons ces autres cibles avec précision, rapidité et compétence », a-t-il menacé. 

Israël a de son côté remercié le président américain d’aider à « la paix par la force », son Premier ministre Benyamin Netanyahou saluant une « attaque audacieuse » et voyant le Moyen-Orient à un « tournant historique ». L’armée israélienne poursuivait ce dimanche matin ses frappes dans l’ouest de l’Iran.

Quelle réponse de l’Iran ?

Le ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé dimanche que les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens démontraient que les États-Unis ne reculeraient devant « aucun crime » pour soutenir Israël dans sa guerre contre l’Iran. « Il est désormais tout à fait clair pour tout le monde que le régime qui bénéficie d’un statut de membre permanent au Conseil de sécurité ne respecte aucun principe ni aucune morale et ne recule devant aucune illégalité ni aucun crime pour servir les objectifs d’un régime d’occupation génocidaire », a déclaré le ministère dans un communiqué de presse.

Ces attaques américaines « auront des conséquences éternelles », a également averti le ministre iranien des Affaires étrangères,  affirmant que l’Iran se réservait « toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple ». Les attaques américaines « n’arrêteront pas » les activités nucléaires de Téhéran, avait réagi plutôt l’agence atomique iranienne, qui les a qualifiées d’« acte barbare ».

L’Iran a riposté ce dimanche matin, envoyant plusieurs salves de missiles sur l’État hébreu. De fortes explosions ont été entendues en Israël, dix impacts ont été recensés. Au moins 40 personnes ont été blessées, selon des sources israéliennes à TF1-LCI.

V.M avec AFP

Partager
Exit mobile version