- Il était 18h34 lorsque le journal de la télévision d’État irainienne a été interrompu par une frappe en direct.
- Au quatrième jour de la guerre, Israël s’attaque au cœur du pouvoir de la République islamique.
- Le résumé des derniers développements, sur le terrain et sur la scène diplomatique.
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Israël frappe massivement l’Iran, Téhéran riposte
Israël et l’Iran ont échangé de nouvelles frappes aériennes ce lundi 16 juin 2025, au quatrième jour d’une escalade militaire meurtrière déclenchée par une offensive israélienne visant des sites stratégiques iraniens, avec pour objectif affiché d’empêcher Téhéran de se doter de l’arme nucléaire.
Les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés en Iran, selon le dernier bilan officiel du ministère iranien de la Santé, qui estime que « plus de 90% »
des victimes sont des civils. En riposte, l’Iran a lancé plusieurs salves de missiles sur Israël depuis le 13 juin, faisant 24 morts au total, d’après un nouveau bilan israélien ce lundi. Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a averti que les habitants de Téhéran « paieront le prix »
des frappes iraniennes sur des civils israéliens.
Frappe sur la télévision d’État
L’armée israélienne a affirmé ce lundi avoir détruit « un tiers »
des lanceurs de missiles sol-sol iraniens. Après avoir appelé dans l’après-midi les habitants d’une zone d’un arrondissement du nord-est de Téhéran à évacuer, une attaque aérienne israélienne a atteint le bâtiment de la radiotélévision d’État iranienne (IRIB) qui a brièvement interrompu sa diffusion en direct. Une attaque qualifiée d’« acte ignoble »
et de « crime de guerre »
par le ministère iranien des Affaires étrangères, qui a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à « agir »
immédiatement.
Des médias iraniens ont aussi rapporté que l’hôpital Farabi, situé dans la ville de Kermanshah, dans l’ouest du pays, avait subi d’importants dégâts après une frappe israélienne. Dans ce contexte, de nombreux habitants de Téhéran fuient en masse la capitale, selon des images postées sur les réseaux sociaux.
Infrastructures nucléaires
Selon les informations dont dispose l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le site nucléaire iranien de Natanz, dans le centre de l’Iran, n’a pas été touché dans sa partie souterraine. Israël avait affirmé avoir « détruit la principale installation »
du site.
L’Iran a assuré de son côté avoir frappé « avec succès »
plusieurs villes israéliennes avec une salve de missiles, et le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a promis que Téhéran continuerait de « pilonner »
le territoire israélien jusqu’à ce que ses attaques cessent. Ce lundi soir, l’armée israélienne a annoncé avoir identifié des tirs de missiles iraniens visant le nord du pays.
Éliminer Khamenei ?
L’hypothèse d’une élimination physique de l’ayatollah Ali Khamenei a été évoquée par plusieurs acteurs de la crise. Ce dimanche, un responsable américain avait indiqué à l’AFP sous couvert d’anonymat que le président américain Donald Trump s’était opposé à un plan israélien visant à éliminer le guide suprême iranien.
Tuer l’ayatollah « mettra fin au conflit »
entre Israël et l’Iran, a pourtant déclaré ce lundi Benyamin Nétanyahou dans une interview accordée à la chaîne de télévision américaine ABC. A la question de savoir si Israël allait effectivement viser Ali Khamenei, le Premier ministre a répondu que son pays « faisait ce qu’il avait à faire »
.
Diplomatie hésitante
Sur le front diplomatique, Donald Trump a une nouvelle fois appelé l’Iran à « négocier immédiatement avant qu’il ne soit trop tard »
. « Il suffit d’un seul coup de téléphone de Washington pour museler quelqu’un comme Netanyahou »
, a estimé le chef de la diplomatie iranienne, ce qui pourrait « ouvrir la voie à un retour à la diplomatie »
.
La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas a convoqué pour mardi une réunion spéciale en visioconférence des ministres des Affaires étrangères du bloc européen pour coordonner leurs efforts et « réduire les tensions »
. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui n’a pas appelé à un cessez-le-feu immédiat, a affirmé avoir dit à Benyamin Netanyahou que la diplomatie était la meilleure solution « à long terme »
avec l’Iran.
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont, quant à eux, appelé à « la cessation immédiate des hostilités »
. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a déclaré qu’il pensait que les dirigeants du G7 réunis au Canada étaient unis « en faveur d’une désescalade »
.
Dans le même temps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l’ouest et prend la direction du Moyen-Orient, selon le site Marine Traffic
, qui suit en temps réel les positions des navires à travers le monde. Le porte-avions remonte actuellement le détroit de Malacca. Une réception prévue à bord du Nimitz vendredi 20 juin à Danang a été annulée, a indiqué à l’AFP un responsable gouvernemental vietnamien.
D’autres sites qui géolocalisent eux en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d’une trentaine d’avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des États-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe. Interrogé, le Pentagone n’a pas donné suite dans l’immédiat.