Après Hélène, l’ouragan Milton va toucher mercredi la Floride, dans le sud-est des États-Unis.
Selon les chercheurs du World Weather Attribution, les pluies et les vents violents de l’ouragan Hélène ont été amplifiés par le changement climatique.
Les experts assurent que les États-Unis vont faire face à des inondations « inimaginables » dans les années à venir.

Des destructions matérielles et 227 morts. Tel est le très lourd bilan de l’ouragan Hélène , dont les pluies et les vents violents ont traversé six États américains fin septembre. Il s’agit de l’ouragan le plus meurtrier aux États-Unis depuis Katrina en 2005. Déjà touchée, la Floride s’apprête à trembler encore, cette fois sous l’effet de l’ouragan Milton , considéré comme « extrêmement dangereux » et qui devrait toucher l’État du sud, mercredi 9 octobre.

Le changement climatique renforce-t-il ces événements extrêmes ? À chaque épisode, les chercheurs de la World Weather Attribution (WWA), un réseau de scientifiques du monde entier, publient rapidement des études d’attribution. Et ils ont déjà alerté sur une saison exceptionnelle pour les ouragans dans cette région du monde.

Car selon leur analyse, le changement climatique a bel et bien aggravé les pluies et les vents violents générés par l’ouragan Hélène. « Le changement climatique, causé principalement par la combustion du pétrole, du gaz et du charbon, rend les ouragans plus destructeurs« , écrivent-ils ainsi sans appel.

10% de pluies supplémentaires, des dégâts considérables

D’après leur étude, les précipitations qui ont frappé le sud-est des États-Unis ont été aggravées d’environ 10% par le changement climatique. « Ces précipitations supplémentaires se traduisent par des dégâts considérables, des inondations plus intenses, davantage de morts et de maisons détruites« , expliquent-ils. Ce n’est donc pas seulement plus de pluie, mais une hausse de l’intensité et de la quantité qui causent les dégâts observés.

Selon les scientifiques, les États-Unis doivent désormais se préparer à des inondations « inimaginables » dans les années à venir. Et pas uniquement sur les côtes : les régions intérieures sont aussi concernées, car les ouragans se déplacent dorénavant plus loin à l’intérieur des terres.

Un ouragan alimenté par les températures élevées de la mer

D’après le WWA, les ouragans comme Hélène sont environ 2,5 fois plus probables dans la région en raison du changement climatique. Et ce dernier entraine une vitesse des vents 11% plus intense.

Hélène a été alimentée par les températures plus élevées de la mer. En réchauffant les eaux des mers et des océans, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, préviennent les scientifiques : ces températures ont été rendues 200 à 500 fois plus probables à cause du réchauffement.

Selon les données de l’observatoire météorologique américain (NOAA), les températures de l’Atlantique nord évoluent sans discontinuer depuis plus d’un an à des niveaux de chaleur record, très nettement au-dessus des annales. Elles sont ainsi supérieures de 2 degrés à la moyenne dans le golfe du Mexique. Résultat : il n’a fallu que quelques heures pour que l’ouragan Hélène passe de la catégorie 2 à la catégorie 4 avant de toucher la Floride.


Marianne ENAULT

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