
Après une première réunion, tenue à la fin de mai, jugée insatisfaisante par le chef de l’Etat, qui avait alors demandé au gouvernement de formuler « de nouvelles propositions », Emmanuel Macron a convoqué un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale sur « l’entrisme » des Frères musulmans, lundi 7 juillet.
La rencontre se tiendra en fin de matinée à l’Elysée, a déclaré l’entourage du président à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du Figaro, sans autre précision. D’après le quotidien, y sont attendus le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, sa collègue de l’éducation, Elisabeth Borne, mais aussi la ministre des sports, Marie Barsacq.
Le précédent conseil de défense consacré au sujet avait tourné au recadrage, M. Macron s’étant agacé que le rapport qu’il avait commandé sur le sujet ait fuité dans la presse avant cette réunion. « Compte tenu de l’importance du sujet et de la gravité des faits établis, il a demandé au gouvernement de formuler de nouvelles propositions », avait alors déclaré l’Elysée.
Vives réactions politiques
Le rapport faisait état d’une « menace pour la cohésion nationale » avec le développement d’un islamisme « par le bas » de la part des Frères musulmans. Née en 1928 en Egypte, la confrérie des Frères musulmans porte le projet d’un islam politique conservateur. Le mouvement a été interdit dans plusieurs pays, comme l’Arabie saoudite, l’Egypte et plus récemment la Jordanie.
Présentée comme « la branche nationale des Frères musulmans en France », l’association Musulmans de France a, pour sa part, vivement dénoncé des « accusations infondées » et mis en garde contre des « amalgames dangereux ». Le Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l’islam tombée en disgrâce en 2021, a, lui aussi, exprimé sa « profonde inquiétude face aux possibles dérives et instrumentalisations des données ».
Avant même sa publication officielle, alors que bribes alarmistes du rapport fuitées par voie de presse, les politiques ont rivalisé de réactions et de propositions. En premier lieu, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau – depuis élu président des Républicains –, qui a plaidé pour une « une meilleure organisation de l’Etat » avec « un vrai chef de file en matière de renseignement » et « un parquet administratif au ministère de l’intérieur » pour « diligenter des dissolutions » et « des entraves administratives ».
Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a, lui, demandé que « les Frères musulmans soient interdits » et que « l’ensemble de ses relais soient combattus sur le plan administratif ».
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Mais l’idée qui avait fait le plus réagir venait de Renaissance. Son secrétaire général, Gabriel Attal, à l’origine de l’interdiction de l’abaya à l’école, a déclaré souhaiter interdire le voile dans l’espace public pour les mineures de moins de 15 ans, crispant les rangs de son propre camp.