Nul doute que Friedrich Merz sera le dixième chancelier de la République fédérale d’Allemagne. Il entend boucler les négociations en vue d’une coalition avec les sociaux-démocrates du SPD d’ici à Pâques. Le résultat des élections législatives anticipées crée une opportunité pour l’Allemagne, pour la France et pour l’Europe.

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En premier lieu, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) sera en mesure de former une coalition de deux partis – bien mieux gérable que l’éphémère ménage à trois du SPD, des Verts et des libéraux, qui ne cessèrent de se déchirer. Friedrich Merz sera à même de prendre des décisions courageuses. Deuxièmement, il fallait un nouveau gouvernement doté d’une légitimité nouvelle pour relever trois immenses défis : relancer l’économie allemande en récession depuis deux ans ; barrer la route au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) ; soutenir l’Ukraine et construire une Europe de la défense. Jamais l’Allemagne réunifiée n’avait fait face à un tel triptyque d’urgences économique, politique et militaire.

Troisièmement, le pays est mûr pour le changement. Paradoxalement, le conservateur pur et dur qu’est Friedrich Merz pourrait transformer l’Allemagne. Dans le meilleur des cas, il deviendra le meilleur partenaire qu’aura eu Emmanuel Macron – pour caresser à deux le rêve d’une Europe souveraine.

Offensive d’ampleur

Commençons par l’économie… et par l’AfD. Depuis 2018, l’économie allemande n’a plus vraiment crû. Le chômage reste modeste, mais les salaires réels stagnent, et un sentiment de déclassement s’est infiltré jusque dans les couches moyennes. Friedrich Merz sait que l’AfD continuera son avancée s’il ne renoue pas avec la croissance. Il faudra donc agir sans délai. Merz aura à lancer une offensive d’ampleur pour investir dans les infrastructures déficientes, des transports publics aux réseaux d’électricité. En même temps, il devra impérativement diminuer le prix de l’énergie, le plus haut d’Europe. La facture portera sur des milliards d’euros.

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