Jeudi 17 avril, une fusillade sur fond de trafic de stupéfiants a éclaté dans le quartier de Villejean à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Quatre individus ont été interpellés dans la foulée et placés en garde à vue.
Ils ont été mis en examen notamment pour « tentative de meurtre » et écroués.

Des individus encagoulés et munis d’armes lourdes qui débarquent en pleine journée au milieu d’habitations et qui tirent à tout-va. Cette scène s’est déroulée jeudi dernier, 17 avril, vers 17h15, dans le quartier de Villejean à Rennes en Ille-et-Vilaine. 

Dans la foulée, quatre individus, soupçonnés d’avoir participé à cette fusillade sur fonds de trafic de stupéfiants et de guerre de territoire, ont été interpellés et placés en garde à vue. Ce mardi 22 avril, le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet, annonce que ces quatre individus ont été mis en examen et écroués. 

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet des chefs de « tentative de meurtre en bande organisée », « association de malfaiteurs en vue de la préparation un crime », « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits punis de 10 ans d’emprisonnement et trafic de produits stupéfiants ».

Règlement de compte sur fonds de trafic de drogue

Les investigations menées depuis plusieurs jours ont en effet montré, selon le magistrat, que les quatre gardés à vue âgés de 21 à 23 ans « sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d’individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy, depuis le mois de janvier 2025 », comme en témoigne le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. 

« Le 14 avril dernier, après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien, rappelle le procureur. C’est dans ce contexte de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d’arme à feu ont fait trois victimes et qu’une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril 2025. »

Le pronostic vital de la victime touchée par le véhicule n’était plus engagé ce mardi. Entendu lundi par les enquêteurs, cet homme dont l’âge n’a pas été précisé souffre de blessures à la tête notamment et a dû subir une intervention chirurgicale. Les autres victimes ont pu regagner leurs domiciles rapidement après les faits. 

Originaire de la région parisienne, Tours et Marseille

Qu’ont déclaré les suspects face aux enquêteurs. « L’un des mis en cause, originaire de la région parisienne, a reconnu son implication dans le trafic de produits stupéfiants et sa participation au commando : il était notamment chargé de filmer la scène pour le commanditaire et de brûler le véhicule, qu’il savait volé et à proximité duquel il a été interpellé », détaille Frédéric Teillet. Un autre mis en cause, originaire de Tours, n’a reconnu qu’une participation aux faits de trafic de produits stupéfiants, mais les investigations ont permis de le mettre également en examen des chefs d’ »association de malfaiteurs » et « tentative de meurtre en bande organisée ». 

Le troisième gardé à vue, originaire de Marseille, a choisi de garder le silence, mais a été mis en examen pour toutes les infractions au vu des investigations menées, qui établissent sa participation active tant dans le cadre du trafic sur la dalle Kennedy que dans le déchainement de violences du 17 avril 2025. Tous trois encourent une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

Le quatrième mis en examen, originaire de Tours, a été mis en examen à ce stade pour les seules infractions de « trafic de produits stupéfiants » et « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime et en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits punis de 10 ans d’emprisonnement ». Il encourt notamment une peine de 10 ans d’emprisonnement.

Connus des services

Selon le procureur, les quatre mis en causes sont déjà connus des services de police et de la justice, « ayant été  pour des trafics de produits stupéfiants ou des violences, démontrant leur ancrage marqué dans ce type de délinquance ». 

« Leur équipement – armes, vêtements, voiture volée… – et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité », souligne Frédéric Teillet. 

Aurélie SARROT

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