Les noces, prévues le 1er janvier 2025, en laissent plus d’un perplexe. Un mariage scellé bien trop vite au goût de certains ne figurant pas sur la liste des invités, comme Stéphane Peu, député communiste de Seine-Saint-Denis, qui dénonce la « précipitation » des deux parties. Les fiançailles ont été actées devant messieurs les maires, le 30 mai, à l’issue d’un double conseil municipal de Saint-Denis et Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
Ce jour-là, c’est sous l’impulsion des deux édiles socialistes, Mathieu Hanotin, 46 ans, qui a pris les rênes de la première en 2020, et Michel Fourcade, 71 ans, qui avait annoncé son intention de lâcher celles de la seconde après son troisième mandat, que les deux villes du « 93 » ont officiellement acté leur volonté de former une seule et même commune nouvelle à compter du Nouvel An. Avec ses quelque 150 000 habitants (environ 115 000 côté Saint-Denis et 32 000 côté Pierrefitte), cette « super commune » deviendra la deuxième plus grande ville francilienne après Paris, passant devant Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
« Quel est donc l’objectif de cette union ? », s’interrogent nombre d’observateurs et acteurs de la vie locale. D’autant plus circonspects qu’ils perçoivent dans ce projet non pas une fusion, mais « une absorption de Pierrefitte », comme le dénonce Christian Boutin, pierrefittois et président de l’association Stop Fusion, composée d’habitants et d’élus des deux villes pour lutter contre un projet qu’ils jugent avoir été « imposé par le haut, à la va-vite, et sans étude d’impact à long terme ». La commune nouvelle s’appellera, en effet, « Saint-Denis », et c’est Mathieu Hanotin qui en prendra les commandes (du moins jusqu’aux élections municipales de 2026), laissant à Michel Fourcade, qui fut aussi son suppléant quand il était député de Seine-Saint-Denis (2012-2017), le titre de « maire délégué » de Pierrefitte et premier adjoint de la commune nouvelle.
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