L’homme qui portait une kippa a été roué de coups mercredi soir par un individu alcoolisé.
Le suspect proférait en boucle une injure antisémite, selon la victime et plusieurs témoins.
Il a été interpellé et placé en garde à vue.
Nouvelle agression antisémite en France. Mercredi 30 avril au soir, un homme âgé de 70 ans a été roué de coup près d’Alès, dans le Gard. Les faits se sont déroulés aux alentours de 19h dans la petite commune d’Anduze, au pied des Cévennes. Le septuagénaire, porteur de tsitsit (ces franges qui dépassent des vêtements portées par les juifs pratiquants) et de sa kippa, nourrissait des chats dans la rue lorsqu’il a été pris à partie par un individu alcoolisé, a indiqué à l’AFP le procureur d’Alès, Abdelkrim Grini, confirmant une information de Midi Libre.
L’homme de 45 ans aborde alors le septuagénaire et lui demande un euro de façon agressive, ce que son interlocuteur refuse. L’agresseur l’insulte et lui dit « Ah t’es juif ! », selon le récit de la victime rapporté par le procureur. Pour Abdelkrim Grini, qui avait eu à gérer le début de l’enquête sur l’assassinat du jeune Malien Aboubakar Cissé dans une mosquée de La Grand-Combe le 25 avril, « le caractère antisémite de l’agression est avéré » par le déroulement des faits.
Des coups de poing et de pied
Après cette remarque, le suspect porte en effet au septuagénaire un violent coup de poing dans le dos, puis, alors que sa victime est tombée à terre, lui inflige plusieurs coups de pied tout en le traitant de « sale juif » à de multiples reprises, une trentaine de fois selon un témoin. L’auteur de l’agression parti, « la victime a tellement honte et peur qu’elle dissimule sa kippa, (mais) une dame l’enjoint alors à la remettre », poursuit le procureur.
Le suspect, de nationalité française, habite la commune depuis quelques mois seulement, est visiblement sans emploi et connu de la justice pour vols. Interpellé ce jeudi matin par les gendarmes, il a été placé en garde à vue pour « violences et injures à raison de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée », a précisé Abdelkrim Grini, qualifiant cette agression de « totalement gratuite, ignoble et lâche ».
Dans un premier temps, l’agresseur présumé n’a pu être interrogé en raison de son ivresse manifeste. La victime a elle été conduite à l’hôpital pour mesurer son incapacité (ITT) éventuelle. En 2024, 1.570 actes antisémites ont été recensés en France, selon le ministère de l’Intérieur, un niveau « historique » selon le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).
