Les corps de victimes tuées lors d’un bombardement israélien sur la bande de Gaza, à l’hôpital Al-Awda de Nousseirat, mardi 8 juillet 2025.

La défense civile de la bande de Gaza a annoncé, mardi 8 juillet, la mort de 29 Palestiniens dans plusieurs frappes de l’armée israélienne à divers endroits du territoire, dévasté par vingt et un mois de guerre. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours, une frappe de drone sur un camp de déplacés près de Khan Younès, dans le sud de Gaza, a notamment fait neuf morts. D’après la défense civile, au moins trois enfants et deux femmes ont été tués dans des bombardements sur l’ensemble de l’enclave.

Israël continue de bombarder au Liban malgré la trêve conclue en novembre avec le Hezbollah, affirmant viser principalement les sites et combattants du mouvement libanais, mais aussi, à l’occasion, des membres de son allié palestinien, le Hamas.

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« J’étais devant ma tente en train de préparer le petit déjeuner pour mes quatre enfants, une boîte de fèves et un peu de pain sec. Et, soudain, une explosion a eu lieu, puis une deuxième une minute plus tard », a témoigné auprès de l’Agence France-Presse (AFP), Chaimaa Al-Shaer, qui vit dans le camp d’Al-Sanabel. « De la fumée et de la poussière ont envahi l’endroit. Des éclats et des pierres ont volé dans tous les sens et ont atteint notre tente », a dit cette mère de famille de 30 ans, ajoutant : « On ne sait pas d’où vient la mort, les bombardements continuent. »

Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat. Elle a annoncé mardi que cinq de ses soldats étaient morts au combat dans le nord de l’enclave et que deux autres avaient été grièvement blessés.

Poursuite des négociations

Pendant ce temps, les négociations pour un cessez-le-feu ont repris mardi matin au Qatar, au lendemain d’une rencontre à Washington où le président américain, Donald Trump, a pressé le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de conclure un accord de trêve. Les pourparlers entre les deux délégations sont menés de manière indirecte par l’intermédiaire des médiateurs qatari, égyptien et américain.

M. Trump a assuré qu’il rencontrera de nouveau M. Nétanyahou mardi après-midi afin de discuter d’un cessez-le-feu. « Il va venir plus tard. Je dirais que nous allons parler presque exclusivement de Gaza. Il faut que l’on trouve une solution », a-t-il déclaré à la presse. M. Nétanyahou, qui effectue sa troisième visite à Washington depuis le retour au pouvoir du milliardaire républicain, a rencontré ce dernier lundi.

A l’issue de cet entretien, M. Trump a écarté tout « blocage » dans les discussions. « Je pense que les choses se passent très bien », a-t-il affirmé, se disant convaincu que le Hamas est prêt à accepter un accord. « Ils veulent une rencontre et ils veulent ce cessez-le-feu », a-t-il ajouté. Son émissaire Steve Witkoff doit se rendre dans la semaine à Doha.

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Selon les informations du Monde, la proposition prévoit une trêve de soixante jours, durant laquelle 10 otages israéliens et les corps de 18 autres morts en captivité doivent être remis par le Hamas à Israël en échange de la libération de prisonniers palestiniens et de l’entrée d’une aide humanitaire importante à Gaza. Selon les termes de l’accord, Israël s’engagerait notamment à suspendre ses activités militaires et sa surveillance aérienne pendant dix heures par jour, ou douze heures les jours où des échanges de prisonniers et d’otages auront lieu, et le Hamas à renoncer à mettre en scène les restitutions d’otages.

Points bloquants

Plusieurs points bloquants demeurent toutefois. Le Hamas demande notamment que la gestion de l’aide humanitaire soit de nouveau confiée aux Nations unies, et non plus à la Gaza Humanitarian Foundation, qui dispose depuis le printemps du monopole de la fourniture de l’aide. Lors de ses distributions de nourriture particulièrement chaotiques, plus de 500 Palestiniens ont été tués, selon l’ONU. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a fait état mardi d’une « forte augmentation » des incidents survenus en marge des sites de distribution d’aide humanitaire. L’hôpital de campagne de Rafah, dans le sud de Gaza, a selon lui enregistré 200 morts et soigné plus de 2 200 blessés par arme à feu depuis la mise en place, à la fin de mai, de nouveaux sites de distribution.

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Le mouvement islamiste palestinien exige aussi un retrait complet des forces israéliennes, tandis qu’Israël insiste pour conserver une « zone de sécurité » incluant la ville de Rafah, au sud, et le corridor de Morag, qui sépare Rafah de Khan Younès. Lundi, M. Nétanyhaou a affirmé qu’Israël conserverait « toujours » le contrôle de la sécurité dans l’enclave.

En Israël, la question du cessez-le-feu et de ses conditions divise. Le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite, a appelé mardi, après la mort au combat de cinq soldats à Gaza, à l’arrêt total des négociations. « J’appelle le premier ministre et le chef d’état-major à cesser immédiatement la folie d’envoyer de l’aide à l’ennemi », a également écrit sur X le ministre des finances, Bezalel Smotrich, lui aussi d’extrême droite et opposé à un retrait israélien du territoire palestinien.

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Trois personnes tuées au Liban

Deux trêves, d’une semaine en novembre 2023, puis de deux mois au début de 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens. Sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 en Israël, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 22 sont toujours vivants, selon l’armée israélienne.

Au moins 57 523 Gazaouis, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la santé de l’enclave, contrôlé par le Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Israël continue également de bombarder au Liban malgré la trêve conclue en novembre 2024 avec le Hezbollah, affirmant viser principalement les sites et les combattants du mouvement libanais, mais aussi, à l’occasion, des membres de son allié, le Hamas.

Le Liban a fait état mardi de trois personnes tuées par une attaque israélienne près de la ville de Tripoli, où l’armée israélienne a dit avoir visé un activiste du Hamas, le premier dans le nord du pays depuis la trêve avec le Hezbollah. L’armée israélienne a annoncé dans un communiqué avoir « éliminé le terroriste Mehran Moustafa Baajur », qu’elle présente comme « l’un des principaux commandants du Hamas au Liban », dans une frappe aérienne. Elle fait savoir qu’elle « continuera d’agir contre l’implantation du Hamas au Liban et poursuivra ses opérations contre les terroristes du Hamas, où qu’ils se trouvent ».

Le Monde avec AFP

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