Des proches en deuil se rassemblent près des corps des personnes tuées par un bombardement israélien sur une école abritant des déplacés, à l’hôpital Al-Ahli, dans la ville de Gaza, le 5 juillet 2025.

La défense civile de la bande de Gaza a fait état, samedi 5 juillet, de 20 morts dans plusieurs opérations militaires israéliennes à travers le territoire palestinien.

Cinq personnes ont été tuées dans le bombardement d’une école de la ville de Gaza, a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) Mahmoud Bassal, porte-parole de l’organisation de premiers secours. Un bombardement nocturne à proximité d’une autre école de la ville, qui abritait des déplacés, a coûté la vie à 3 personnes et fait une dizaine de blessés parmi lesquels des enfants, a rapporté cette même source.

Depuis le début de la guerre, de nombreux Gazaouis tentent de trouver refuge dans des bâtiments scolaires, mais ceux-ci ont été à plusieurs reprises la cible d’attaques israéliennes qui, selon l’armée, visent des militants du Hamas se cachant parmi les civils. Contactée par l’AFP, l’armée a dit ne pas être en mesure de faire de commentaires sur ces dernières frappes.

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Plus de 57 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes dans la bande de Gaza à la suite de l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023, selon des données du ministère de la santé de Gaza, jugées fiables par l’ONU. Quarante-neuf otages israéliens sont toujours retenus dans l’enclave palestinienne, dont 27 ont été déclarés morts par l’armée israélienne.

« Attentat » contre un site de la GHF

La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis, a annoncé samedi que deux de ses employés américains avaient été blessés dans la matinée par un « attentat terroriste ciblé » contre un de ses centres de distribution d’aide, à Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien.

« L’attaque menée, selon les premières informations, par deux assaillants ayant lancé deux grenades sur les Américains, s’est produite à la fin d’une distribution par ailleurs réussie, au cours de laquelle des milliers de Gazaouis ont reçu de la nourriture en toute sécurité », a indiqué GHF dans un communiqué transmis à l’AFP.

La GHF gère depuis la fin de mai la distribution de l’aide dans l’enclave. Selon l’ONU, plus de 500 personnes ont été tuées depuis ce moment près de ses sites, tandis que la fondation nie tout incident « à proximité » de ses installations.

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« Des souffrances qui dépassent l’imagination »

Le Hamas a affirmé vendredi soir être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d’une proposition de cessez-le-feu parrainée par les Etats-Unis, affirmant avoir achevé ses « consultations internes » avec d’autres forces palestiniennes à l’issue desquelles il a remis une réponse positive aux médiateurs.

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De son côté, le Jihad islamique palestinien, principal allié du mouvement islamiste, a soutenu le principe des négociations. Dans un communiqué, il a dit vouloir « aller vers un accord » tout en demandant des « garanties supplémentaires » permettant d’assurer qu’Israël « ne reprendra pas son agression » lorsque les otages auront été libérés.

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Un responsable gouvernemental israélien a fait savoir samedi à l’AFP, sous le couvert de l’anonymat, qu’Israël n’avait encore pris « aucune décision » à la suite de cette annonce, alors que le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, doit rencontrer lundi à Washington le président américain, Donald Trump, qui fait pression pour un cessez-le-feu à Gaza.

Le président des Etats-Unis s’est montré satisfait : « C’est bien. Ils ne m’en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza », a-t-il dit vendredi soir à bord d’Air Force One. A la question d’un journaliste lui demandant s’il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu, il a répondu « très », mais a ajouté : « Cela change de jour en jour. »

Cette semaine, M. Nétanyahou a affirmé vouloir éliminer le Hamas « jusqu’à la racine » tout en expliquant que la priorité était de ramener « tous » les otages encore détenus dans le territoire palestinien, « sans exception ». Une première trêve d’une semaine en novembre 2023, puis une seconde de deux mois au début de 2025, négociées par l’entremise du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, avaient permis le retour de nombreux otages israéliens et la libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Faute d’accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël avait repris le 18 mars son offensive dans la bande de Gaza, où « les Palestiniens continuent d’endurer des souffrances qui dépassent l’imagination », selon des propos tenus jeudi par la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese.

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Le Monde avec AFP

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