
Avant même d’être renvoyée, mardi 22 juillet, pour « recel d’abus de pouvoir et d’abus de confiance, corruption et trafic d’influence passifs » devant le tribunal correctionnel dans l’affaire Carlos Ghosn, Rachida Dati avait déjà traversé une zone de turbulences. Début juin, Le Nouvel Obs et l’émission « Complément d’enquête » ont révélé, documents comptables à l’appui, que la ministre de la culture et maire (Les Républicains) du 7e arrondissement de Paris aurait discrètement touché, en octobre 2010, puis en février 2011, 299 000 euros au total de GDF Suez (devenu Engie), par le truchement du cabinet d’avocats d’affaires Sarrau Thomas Couderc (devenu STC Partners).
Les liens étroits entre Mme Dati et deux membres fondateurs de ce cabinet apparaissent également dans l’affaire Ghosn, comme l’a constaté Le Monde sur la base de documents judiciaires. La ministre avait pourtant assuré aux juges d’instruction n’avoir jamais eu comme client GDF Suez. Et ce, même si l’avocat Xavier de Sarrau a confirmé aux enquêteurs avoir accompagné Mme Dati à une réunion avec Gérard Mestrallet, alors PDG du groupe. « Qu’en est-il de M. Mestrallet, (…) lui avez-vous proposé vos services ? », ont demandé les juges à Mme Dati en 2022, selon les éléments consultés par Le Monde. « Non. Mais il m’avait contactée au sujet d’une filiale au Maroc », a alors répondu, sans s’étendre, la ministre qui, depuis, dément avoir « touché de l’argent de GDF Suez ».
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