La veuve du gendarme Éric Comyn, tué lundi soir par un conducteur déjà connu des services de police, a étrillé le système judiciaire français, qu’elle juge trop laxiste à l’égard des chauffards.
Pendant ses auditions, ce dernier a assuré ne pas avoir vu le gendarme sur la chaussée. Après l’avoir percuté involontairement, il aurait pris la fuite dans la panique.

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Les refus d’obtempérer au cœur de la controverse

« La France a tué mon mari, (…) par son excès de tolérance ». La veuve d’Eric Comyn, gendarme mortellement blessé par un chauffard récidiviste lundi dans les Alpes-Maritimes, lors d’un contrôle routier, a crié sa colère mercredi lors d’une cérémonie à Mandelieu-La Napoule. « Je l’affirme haut et fort, la France a tué mon mari. (…) La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », a dénoncé Harmonie Comyn, la veuve du gendarme. Le militaire de 54 ans, dont 30 dans la gendarmerie, était en poste dans cette commune.

« Attention, je ne parle pas d’étrangers, mais de récidivistes », a-t-elle ajouté, sa voix se brisant en évoquant son « tendre époux », avec qui elle a eu deux enfants de 12 et 16 ans. « Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législateurs ouvriront véritablement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins soient véritablement punis ? », a-t-elle lancé.

De nombreux collègues d’Eric Comyn se sont rendus à cet hommage. « On dit au revoir à nos femmes, à nos enfants et on ne rentre pas. Après, on vient vous annoncer dans la nuit que vous êtes morts parce que vous avez votre boulot : protéger les citoyens. Je ne sais pas…. c’est triste », confie à notre Alex Mazières, chef de la police municipale de Montauroux (Var).

Une journée marquée par d’autres hommages à l’adjudant tué, notamment à Cannes mercredi soir et à Mougnins un peu avant dans la journée.

De son côté, l’enquête avance. Un extrait de vidéosurveillance daté de lundi, que nous nous sommes procurées, montre une berline noire se déporter sur la file de droite de la bretelle de sortie de l’autoroute A8, à Mougins, et percuter de plein fouet un des deux gendarmes en gilets fluos procédant à des contrôles au milieu de la voie, puis prendre la fuite à vive allure. Nous avons décider de flouer les images au vu de la violence de la scène.

Selon le procureur de Grasse, le suspect a affirmé en garde à vue « n’avoir pas vu le gendarme sur la chaussée » et l’avoir « percuté involontairement ».  Ce Cap-Verdien de 39 ans, a été présenté à un juge d’instruction qui l’a mis en examen, notamment pour « meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique ».


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Antoine Bourdarias, Victor Topenot, Pauline Lormand

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