
Il avait vu le jour le 20 février 1945 à Yukon, aujourd’hui une ville fantôme, et il a quitté ce monde huit décennies plus tard loin de sa Floride natale, dans une ville bien vivante, Paris, qu’il avait choisie il y a quinze ans pour la dernière partie de sa carrière. Le 18 septembre s’est éteint l’astrophysicien George Smoot, Prix Nobel de physique en 2006 pour avoir mis en évidence que, dans la soupe cosmique apparue après le Big Bang, il y avait des « grumeaux », essentiels pour expliquer l’Univers tel que nous le connaissons.
Quand, après avoir reçu cette récompense, George Smoot s’était retourné sur son passé, il s’était rappelé ce long voyage vers l’Alabama fait pendant son enfance, au cours duquel il s’était étonné que la Lune « suive » la voiture familiale. Avec pédagogie, ses parents – père hydrologue, mère enseignante – lui avaient expliqué que, la Lune étant loin et grosse, l’angle selon laquelle on la voyait ne changeait pas malgré les kilomètres parcourus, contrairement au reste du paysage. « Ce fut, disait-il, une révélation surprenante que le monde puisse être compris par une simple évaluation rationnelle. »
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